Quatrième semaine d’occupation de la Maison du lait, le combat des éleveurs de la Confédération paysanne continue

Quatrième semaine d’occupation de la Maison du lait, le combat des éleveurs de la Confédération paysanne continue

A défaut d’obtenir satisfaction, la stratégie de la Confédération paysanne, d’élargir toujours plus ses appuis, porte ses fruits. Le syndicat de Bagnolet attend, mardi 5 octobre, le renfort de « 45 maires ruraux appelés à soutenir les 45 % d’éleveurs qui ne sont pas représentés au sein des interprofessions alors qu’ils paient leurs cotisations volontaires obligatoires ».


A Paris, l'entrée de la Maison du lait occupée par les éleveurs
de la Confédération paysanne. (© Terre-net Média)
A Paris, plus de trois semaines d’occupation de la Maison du lait par la Confédération paysanne,  où des éleveurs y entament leur 8ème jour de grève de la faim.

Ils affirment tous être « déterminés et iront jusqu’au bout pour que soient enfin reconnus les principes de pluralisme et de démocratie en agriculture et pour que le revenu de tous les paysans soit défendu ».

En fait, la situation est bloquée. Jeudi 30 septembre, le juge des référés a proposé aux deux parties une médiation pour sortir du conflit, médiation refusée, selon la CP, par la Fnpl qui s’était par ailleurs désistée de la première procédure.

La légitimité des cotisations volontaires obligatoires remise en cause

Résultat, le juge ne statuerait le 6 octobre prochain que sur la question de l’occupation de la Maison du lait, ne pouvant semble t-il se prononcer sur le problème de la représentativité. Un problème qui soulève, par ailleurs, la légitimité des cotisations volontaires obligatoires payées par tous les éleveurs alors que « 45 % d’entre eux n’ont aucun droit de regard sur l’emploi des fonds collectés », déplore la CP. Les Cvo ont toujours été le cheval de la Coordination rurale, elle aussi confrontée aux mêmes problèmes de représentativité.

C’est pourquoi la Confédération paysanne a reçu, mercredi 29 septembre, le renfort de l’Opl, section spécialisée « lait » de la CR, dont l’Opg (autre section spécialisée) dénonçait déjà, dans les années 1990, leur caractère obligatoire et l’usage qui en était fait par les représentants du syndicalisme majoritaire. Lundi, nouvelle tentative de la Fnpl pour sortir du conflit. Elle « renouvelle sa proposition de dialogue aux autres organisations syndicales laitières représentatives et souhaite pouvoir, avec celles-ci, mieux la structurer ». « Des réunions préparatoires aux conseils spécialisés de FranceAgriMer, un calendrier immédiat de rencontres sur les sujets évoqués précédemment à bâtir ensemble, telles sont les premières propositions que nous mettons sur la table », ajoute la Fnpl.

« Tous cotisants, tous représentés,
tous défendus : le ministre doit décider ! »

La CP n’entend pas laisser les choses évoluer ainsi. Elle ne souhaite pas être cantonnée « sur un strapontin et être en dehors des véritables discussions ». « Tous cotisants, tous représentés, tous défendus : le ministre doit décider ! », titrait un communiqué du 29 septembre dernier. Et elle invite, mardi 5 octobre, « 45 maires de communes rurales, 45 maires pour représenter les 45 % de paysans sans voix dans les interprofessions, à soutenir son action ».

Ces soutiens s’ajouteront à ceux, mercredi 29 septembre, de Jean-Luc Mélenchon, de Laurent Levard et de Clémentine Autain, ainsi qu'à celui de l’ensemble du Parti de Gauche. Les sénateurs socialistes ne sont pas en reste. Dans un courrier, le groupe socialiste rappelle, selon la CP, que c’est « le sens de l’histoire que d’aller vers une représentation plurielle des organisations syndicales » et que « cette évolution est souhaitable ».

« le ministre doit cesser de généraliser, à l’ensemble
du monde agricole, les décisions prises en leur sein »

Le ministère de l’Agriculture, qui a reçu la Confédération paysanne mercredi soir, « nous a dit travailler à essayer de rapprocher les parties pour qu’elles s’habituent à l’idée de travailler ensemble », assure le syndicat de Bagnolet. « Il appartient, au ministre, de faire évoluer les choses, de poser clairement le principe de pluralisme et de faire en sorte que tous les paysans soient représentés dans les instances, qui débattent et décident des évolutions majeures des secteurs agricoles ».

« Si les interprofessions ne sont que des associations de droit privée, alors le ministre doit cesser d’étendre et d’homologuer les accords afin qu’ils ne s’appliquent qu’aux seuls membres de ces associations de droit privé », réclame la CP. « Si les interprofessions ne sont pas conformes au principe de pluralisme, maintes fois exprimé par le ministre, alors ce dernier doit cesser de généraliser à l’ensemble du monde agricole, les décisions prises en leur sein », défend encore le syndicat de Bagnolet.

Lundi, dans une interview à Ouest-France, Bruno Le Maire ne répond pas aux attentes et aux revendications de la CP (lire article en lien ci-dessous). Il souhaite que «le dialogue s'engage le plus rapidement possible entre tous les syndicats représentatifs» pour traiter des différents dossiers d'actualité.

A lire également : Représentativité syndicale - Le Maire demande un dialogue entre "tous les syndicats représentatifs"

Lait - Bové soutient les grévistes de la faim de la Confédération paysanne

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...