La farine de poisson n’améliore pas les performances zootechniques des porcelets

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La farine de poisson n’améliore pas les performances zootechniques des porcelets

Le sevrage est toujours une étape délicate qu’il convient de mener avec prudence.

Pour faciliter la transition chez les porcelets, il n’est d’ailleurs pas rare que l’éleveur leur donne des sources alimentaires concentrées de protéines présentant une digestibilité élevée. Ces dernières permettraient en effet de limiter l’incorporation de tourteau de soja tout en diversifiant la composition de l’aliment.

Ce qu’il faut retenir

  • La farine de poisson incorporée à 3, 6 ou 9 % dans un aliment de sevrage contenant 15% de poudre de lactosérum et distribué à des porcelets de 28 jours d’âge ne permet pas une amélioration de leurs performances zootechniques.
  • À partir de 12 kg de poids vif, l’incorporation de 4% de farine de poisson à l’aliment est sans effet sur la consommation, la croissance et l’efficacité alimentaire des porcelets.
Parmi les sources concentrées en protéine, la farine de poisson est couramment utilisée pour deux raisons : la première est qu’elle est particulièrement riche en acides aminés essentiels pour le porc ; la seconde est qu’elle constitue également une source intéressante de minéraux et d’énergie.

Interdite puis ré-autorisée

« Après avoir été interdite en France au cours de l’année 2000, son utilisation a été de nouveau autorisée à partir de 2001, mais assortie de conditions contraignantes visant à assurer sa complète traçabilité », explique Didier Gaudré (Ifip-Institut du porc). Cet aller-retour a eu pour conséquence majeure que la filière demande des informations plus précises sur l’intérêt de cette matière première dans l’alimentation du porcelet.


« Le fait de rajouter de la farine de poisson dans
l’alimentation de porcelets après un sevrage à 28 jours
n’améliore donc pas les performances zootechniques
de ces derniers. » (© Terre-net Média)
« Nous avons considéré que les références bibliographiques disponibles sur le sujet n’étaient plus vraiment adéquate par rapport aux systèmes et outils dont nous disposons aujourd’hui. Cela nous a conduit à réaliser un essai dont l’objectif est de préciser ces références (énergie nette, acides aminés digestibles) à des stades physiologiques légèrement différents. » Dans l’essai (Ndlr : mené auprès de 540 porcelets), des aliments contenant des quantités croissantes de farine de poisson (3, 6 et 9%) sont comparés à un aliment témoin au cours de la période dite de 1er âge correspondant aux deux premières semaines de post-sevrage. « La farine de poisson est introduite en remplacement d’une partie de tourteau de soja, d’acides aminés de synthèse, d’huile de soja, de carbonate de calcium et de phosphate. »

Interactions à souligner

À l’issue de l’essai, les résultats enregistrés ne mettent pas en évidence d’effet significatif lié à l’incorporation de 3, 6 ou 9% de farine de poisson en 1er âge et de 4% en 2e âge. « La farine de poisson introduite en 1er  ou en 2e âge ne permet pas d’accroître les quantités d’aliment consommées. »
Le fait de rajouter de la farine de poisson dans l’alimentation de porcelets après un sevrage à 28 jours n’améliore donc pas les performances zootechniques. « La bibliographie montre des effets divergents sur ce sujet. L’interaction avec la présence d’autres matières premières telles que produits laitiers et sanguins est à souligner », conclut Didier Gaudré.

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