La castration sous analgésie, nouvelle piste pour réduire le stress des porcelets

Article réservé aux abonnés.

La castration sous analgésie, nouvelle piste pour réduire le stress des porcelets

Anti-inflammatoires ou anesthésie locale pour limiter le stress des porcelets au moment de leur castration ? Une étude menée ces derniers mois, par l’Ifip-Institut du porc et l’Inra, pencherait pour les premiers.


La castration sous analgésie à l’aide de kétoprofène permet de
réduire l’expression des comportements indicateurs de la douleur
à J0 et J1. (© Terre-net Média)
Pour supprimer l’odeur d’androsténone, caractéristique d’une viande de porc non-castré, les éleveurs pratiquent couramment la castration des porcelets.

En outre, l’Union européenne a mis en place une législation imposant, à l’éleveur, de réaliser cette dernière sous anesthésie et par un vétérinaire, dès lors que l’animal a plus de sept jours.

Anti-inflammatoires ou anesthésie locale ?

Pour voir s’il est possible d’atténuer les effets sur le porcelet, l’Ifip-Institut du porc et l’Inra ont lancé conjointement un essai visant à comparer les effets d’un traitement anti-inflammatoire (injection de kétoprofène) à ceux d’une anesthésie locale (lidocaïne), sur la douleur au moment de la castration d'une part ainsi que, d'autre part, à court et moyen terme, sur la croissance des porcelets et la cicatrisation des plaies.

En effet, « l’injection de lidocaïne préalablement à la castration des porcelets a été testée dans diverses expérimentations, à des concentrations variant de 0,5 à 2 %, le seuil toxique pour les porcelets étant estimé à 6-10 mg par kg », expliquait, en février dernier, Valérie Courboulay (Ifip-Institut du porc) à l’occasion des 42e Jrp à Paris. « Par ailleurs, les analgésiques, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens, font également l’objet d’études pour atténuer la douleur des porcelets. »

Un suivi pré et post-opératoire

Cet essai compare quatre modalités : la castration à vif (V), la simulation de la castration (S), la castration sous analgésie au kétoprofène (0,75 ml Kétofen® 1%/porcelet) et la castration sous anesthésie locale à la lidocaïne (L). Diverses observations sont faites : mesures de vocalisation, comportement au moment de la castration, prélèvements sanguins (cortisol, ACTH), comportement post-opératoire (de T0 à 2h30, puis de 24h à 26h30 et de 48h à 50h30 après la castration), poids la veille de la castration, à J3 et au sevrage (J22), évolution de la cicatrisation.

Tout d’abord, cet essai confirme que « le moment de la castration et les heures qui suivent sont douloureux pour le porcelet », précise Valérie Courboulay. Toutefois, les jours suivant, les symptômes de la douleur disparaissent, conformément à la bibliographie. Seconde information : la castration sous analgésie à l’aide de kétoprofène permet de réduire l’expression des comportements indicateurs de la douleur à J0 et J1. « Le kétoprofène se révèle ainsi plus efficace que le méloxicam. » Par contre, l’anesthésie sous lidocaïne à la concentration utilisée limite « la douleur lors de la castration chez une minorité d’animaux » résume la spécialiste de l’Institut, assurant que « des essais complémentaires sont à mener à des concentrations plus élevées, en vérifiant le risque de toxicité chez les porcelets ».

Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr

  

Quelques résultats en bref

  • L’anesthésie locale a peu d’effet sur les paramètres sanguins, contrairement à l’analgésie.
  • Les effets de l’anesthésie sont plus visibles sur le comportement des animaux : les porcelets anesthésiés remuent significativement moins que les porcelets castrés à vif ou ayant reçu l’analgésique ; ils ont de plus des vocalisations moins intenses que les porcelets castrés à vif.
  • 30 mn après l’opération, les porcelets castrés à vif passent significativement plus de temps blottis que les porcelets ayant subi une castration simulée, les porcelets sous analgésiques ou anesthésiés ayant un comportement intermédiaire.
  • À J1, les animaux castrés à vif se grattent significativement plus l’arrière train que les animaux ayant subi une castration simulée, les animaux castrés sous lidocaïne ou kétoprofène ne différant d’aucun des groupes.
  • Le poids moyen des porcelets est de 2,5 kg la veille de la castration ; il ne diffère entre groupes ni à J3 (poids moyen de 3,5 à 3,6 kg), ni au sevrage.
  • Des plaies suintantes sont observées uniquement le jour suivant la castration. Elles sont plus fréquentes chez les animaux castrés sous kétoprofène (52,8 % des porcelets contre 20 % chez les animaux castrés à vif et 5,7 % chez ceux castrés sous lidocaïne)
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...