
Valoriser le lait non-commercialisable tout en réduisant et en simplifiant les soins des veaux. Une utopie ou non ? Pour répondre à cette question, un essai a été lancé par l’Institut de l’élevage et la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire. Les résultats sont prometteurs !
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Parallèlement, les éleveurs cherchent à développer l’appétit des veaux, en utilisant des aliments. Pour cela, deux voies sont possibles : soit utiliser des concentrés déjà présents, au sein de l’exploitation, pour d’autres animaux ; soit débuter avec un aliment starter spécifique.
Le lait non-commercialisable réduit les coûts de revient
Dans cette optique, on peut envisager que les éleveurs aient recours au lait non-commercialisable de la première semaine de traite (Ncs1), qui offrirait de plus l’avantage de réduire les coûts de revient.Dans ce contexte, l’Institut de l’élevage et la Chambre d’agriculture 49 ont décidé de lancer une série d’essais. « Dans le premier essai, l’objectif est de comparer l’utilisation d’un concentré fermier à celle d’un aliment concentré composé pour vache laitière », explique Philippe Brunschwig, de l’Institut de l’élevage. En complément, le second essai vise à tester l’apport d’un aliment floconné réputé, servir de starter à l’appétit du veau. Dans les deux essais, les veaux sont allaités avec du lait Ncs1.
L’aliment floconné non nécessaire
L’analyse des résultats confirme un fait intéressant : « l’utilisation de lait non-commercialisable de première semaine de traite permet de sevrer des veaux consommant au moins 2 kg de concentré la veille du sevrage. Mais il faut que le lait soit conservé en continu en tank réfrigéré, distribué en huit semaines et à la fréquence de six repas par semaine, dès la 2ème ou 3ème semaine ». En revanche, la distribution d’aliment floconné appétent, pendant un mois environ, ne permet pas d’améliorer durablement la consommation de concentré par le veau, dans les conditions de l’essai mené en Maine-et-Loire.
« Plusieurs types d’aliments concentrés permettent l’obtention des mêmes performances de croissance, à condition d’atteindre un niveau de consommation minimum de 2 kg de concentré la veille du sevrage et d’assurer des bonnes conditions de logement. » Enfin, des concentrés fermiers ou des aliments composés peuvent être utilisés avec du foin pour l’élevage des veaux destinés au renouvellement du troupeau laitier. Toutefois, ils devront être distribués à volonté durant l’allaitement, être ingérés à raison de 3 kg/j pendant les 15 jours suivant le sevrage et titrés 0,95 Ufl/kg et 17 % de Mat, avec au moins 100 g de Pdie.
MéthodologiePour chacun des deux essais, les expérimentateurs ont constitué deux lots de 40 génisses Prim’Hostein, allaitées en cases individuelles. En semaine 1 : tous les animaux reçoivent du colostrum (4 l/j) et du lait non-commercialisable de la 1ère semaine de traite (Ncs1) en 14 repas. En semaine 2 : deux lots sont constitués. Le premier reçoit 5 l/j de lait Ncs1 en 14 repas ; le second lot reçoit 3 l/j en 6 repas. À partir de cette 2ème semaine, les veaux reçoivent également à volonté du foin de 1ère coupe de prairie naturelle au râtelier, du concentré et de l’eau. De la semaine 3 à la semaine 8 : les deux lots reçoivent le même traitement : 4 l/j de lait Ncs1 en 6 repas/semaine (rien le dimanche). Dans l’essai 1, le mélange fermier est composé de 69 % de blé aplati, de 29 % de tourteau de colza et de 2 % d’aliment minéral vitaminé (Amv). L’aliment concentré composé pour vache laitière contient 50 % de blé. Dans l’essai 2, le premier lot de génisses reçoit le même mélange fermier, tandis que le second voit 50 % du concentré fermier remplacé par un aliment floconné durant les 4 premières semaines d’allaitement. L’aliment concentré (distribué 2 fois par jour à l’auge, au cornadis bloqué) est limité à 2,5 kg/j pendant les 15 jours suivant le sevrage et à 3 kg/j du 2ème mois et demi au 6ème mois. |
Pour aller plus loinInstitut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr |
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