
La mise en œuvre des plans d’allaitement classiques des veaux d’élevage est difficile, du fait de l’évolution des quantités selon l’âge. Les pôles herbivores de Bretagne ont lancé une expérimentation en 2007 et 2008, qui montre que la simplification du travail est possible. Détails.
![]() Pour simplifier le travail, les éleveurs peuvent amener 3 l de lait/j aux veaux, quelque soit leur âge. (© Terre-net Média) |
Pour aller plus loinLire aussi : Gestion de l’allaitement en post-sevrage des veaux laitiers (lire ici) |
Les pôles herbivores de Quimper (29) et Mauron (56) ont donc décidé de lancer un essai entre 2007 et 2008. Objectif : tester la distribution d’une quantité de lait constante durant toute la phase d’allaitement (lire l'encadré « méthodologie »).
« L’idée est de trouver une voie de simplification du travail quotidien pour les éleveurs, tout en évitant les erreurs d’alimentation », expliquait Jean-Yves Porhiel, du pôle herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne.
La croissance n’est pas pénalisée
Les résultats indiquent que le poids au sevrage après huit semaines d’allaitement est comparable entre les deux modalités et ce « indépendamment de la modalité de complémentation, maïs grain ou blé aplati », précise le technicien.
« De plus, le déficit énergétique, engendré après cinq à six semaines d’âge, par un apport moindre d’aliment d’allaitement (600 g/j contre 900 g/j avec l’allaitement classique variable en fonction de l’âge) est finalement compensé par une ingestion plus précoce d’aliment concentré. » Ainsi, le fait d’amener 3 l de lait par jour permet une réelle simplification de la conduite des veaux laitiers jusqu’au sevrage, et ce, « sans pénalisation de la croissance ».
Résultats détaillés
Dans le détail, les résultats montrent que le poids au sevrage des veaux, alimentés à base de maïs grain et avec 3 l de lait/j sur la période de sevrage, est de 101 kg, contre 102,6 kg pour le lot témoin. « Les veaux du lot expérimental ont consommé 33,3 kg d’aliment d’allaitement et 44,2 kg d’aliment concentré, contre respectivement 42,5 kg et 35,5 kg pour le témoin. »
Pour le lot des veaux alimentés à base de blé aplati, le poids au sevrage est de 99 kg pour le lot recevant 3 l/j de lait, contre 97,4 kg pour le lot témoin. « Les veaux du lot expérimental ont consommé 33,4 kg d’aliment d’allaitement et 48,7 kg d’aliment concentré, contre respectivement 42,1 kg et 37 kg pour le témoin. » In fine, quelque soit le type de concentré, le poids moyen 6 semaines après sevrage est comparable entre les deux lots.
La méthodologieL’expérimentation menée en Bretagne en 2007 et 2008 a porté sur 4 bandes, pour un total de 152 veaux mâles de race Prim’Hostein entrés en nurserie à l’âge moyen de 14 jours, séparés en deux lots : un lot témoin recevant du lait selon un plan d’allaitement classique variable en un repas par jour ; un lot expérimental recevant 3 l/j de lait, en un repas et sur toute la période d’allaitement. L’aliment concentré est distribué à volonté mais plafonné à 2 kg/j pour trois bandes et 3 kg/j pour la 4e bande. Il est composé de 80 % de maïs grain en graine entière, 15 % de tourteau de soja 48 et 5 % d’aliment minéral vitaminé (Amv) pour deux lots ; pour les deux derniers lots, le maïs grain est remplacé par du blé (concentration finale : 72 % de blé aplati, 23 % de tourteau de soja 48 et 5 % d’Amv). |
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