Ouverture sous haute tension du salon Space, le ministre attendu

Ouverture sous haute tension du salon Space, le ministre attendu

La 24ème édition du Salon international de l'élevage (Space) s'ouvre mardi à Rennes dans une ambiance de grande tension que le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, va tenter d'apaiser en proposant des "plans de développement" pour cette filière.

Confrontés à une envolée des prix de l'alimentation animale, les éleveurs de bovins et de porcs pour la boucherie sont unanimes à se plaindre des prix trop bas.

Comme ils l'ont fait l'année dernière, les opposants à la Fnsea (dont le président Jean-Michel Lemétayer dirige l'organisation du Space) sont bien décidés à contester l'emprise du syndicat majoritaire sur le monde agricole. Les protestataires ont annoncé une "contre-inauguration" le jour de l'ouverture du salon. Conduite par la Fédération européenne des producteurs laitiers (Emb), la manifestation devrait débuter à 10h mardi pour coïncider avec la visite du ministre.

Bras de force avec la Fnsea

Déjà en 2009, au début d'une première "grève du lait", les protestataires étaient venus en nombre au Space pour dénoncer la position de la Fnsea. Ils s'en étaient pris à M. Lemétayer, l'obligeant à se retrancher dans une petite maison, entourée de gardes mobiles. Les invectives avaient ensuite repris à l'arrivée de Bruno Le Maire, qui avait du, lui aussi, modifier son programme. Cette année, l'ambiance risque d'être tout aussi mouvementée, voire plus.

La Confédération paysanne, un syndicat minoritaire proche de la gauche, a engagé un bras de force avec la Fnsea. Depuis mercredi, elle occupe les locaux à Paris de l'interprofession laitière dont elle exige de faire partie. Elle a promis de tenir jusqu'à avoir obtenu gain de cause. Aujourd'hui, seule la Fédération nationale des producteurs laitiers (Fnpl), branche laitière de la Fnsea, représente les producteurs au sein de cet organisme où se décident les prix du lait.

Des « plans de développement » pour l'élevage et la production laitière


(© Terre-net Média)
Discours attendu. Mardi au Space, le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire va présenter, comme promis, des «plans de développement» pour l'élevage et la production laitière. Bovins lait, bovins viande, porcins, volailles... : dans toutes les filières les éleveurs attendent ses annonces.
C'est dans ce contexte tendu que le ministre de l'Agriculture va présenter, comme promis, des « plans de développement » pour l'élevage et la production laitière, secouée depuis deux ans par des crises à répétition. M. Le Maire « veut caler des feuilles de route pour que dès 2011 nous soyons armés pour relever les défis et préparer la future politique agricole commune (Pac) », a-t-on indiqué dans son entourage sans plus détails. De même source, on a assuré que des « montants spécifiques ont été réservés dans les budgets 2011, 2012 et 2013 pour accompagner ces démarches ». « Le ministre veut préparer la filière laitière aux prochaines évolutions et notamment la fin des quotas en 2015 car on risque d'avoir un réveil très brutal », ajoutait-on.

Confrontés à une envolée des prix de l'alimentation animale, les éleveurs de bovins et de porcs pour la boucherie sont unanimes à se plaindre des prix trop bas. La Fédération nationale bovine (Fnb) demande une augmentation de 20 % des prix à la production et un report des annuités d'emprunt. Faute de quoi 20 % des 80.000 exploitations bovines françaises pourraient faire faillite, selon son président Pierre Chevalier. « Les prix à la production n'ont pas bougé sur les dix dernières années alors que les prix à la consommation ont augmenté de 40 % », souligne pour sa part Jean-Pierre Fleury, secrétaire générale de la Fnb.

Les éleveurs de porcs connaissent les mêmes problèmes avec la flambée du prix des céréales. Leur syndicat souhaite que les industriels mettent en avant l'origine de la viande pour inciter les clients à consommer français. La France compte 8.000 producteurs de porc, une filière en continuelle diminution, tant la concurrence avec l'Allemagne et l'Espagne, respectivement premier et deuxième producteur européen, est vive.
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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