
Le concours de bovins de boucherie de Saint-Christophe a eu lieu samedi dernier. Malgré un niveau de qualité en hausse, un certain nombre d’animaux n’a pas trouvé d’acquéreurs. Hormis les six grands prix adjugés au cadran, les tarifs étaient plutôt à la baisse. Mais en dépit de la morosité commerciale ambiante, Saint-Christophe semble poursuivre sa montée en puissance.
![]() Le prix d’honneur mâles Charolais Terroir a été remporté par le Gaec des Sauvages. L’animal qui pesait 880 kg a été adjugé 8€60. Il sera détaillé dans un magasin Intermarché de la région parisienne. (© DR) |
Déjà l’an dernier, l’évènement inaugurait une formule nouvelle : la vente des grands prix au cadran. Cette année, Saint-Christophe enfonçait le clou avec la mise en place d’une commission externe, chargée de contrôler la qualité des animaux juste avant le passage du jury. Résultat, le rendez-vous brionnais affichait un niveau de qualité meilleur que l’an dernier. La mise aux enchères des six plus grands prix a une nouvelle fois créé l’événement, attirant de très nombreux visiteurs et relançant l’appétit des acheteurs. Ces derniers sont allés jusqu’à 12€50 le kilo de carcasse (82 F) pour la cularde super grand prix d’honneur. Un prix qui pulvérise de deux euro le record de la vente de l’an dernier.
Un carton pour les grands prix !
La cularde prix d’honneur femelles Charolais Terroir obtenait quant à elle 10€50 (69 F) ; le bœuf super prix d’honneur mâles 10€20 (67 F) ; le super prix d’honneur femelles 9€50 (62 F) ; le prix d’honneur mâles Charolais Terroir 8€60 (56F50) et le prix d’honneur vaches culardes 7€20 (47F). Trois des six grands prix vendus au cadran ont été achetés par le groupe Sicarev (Roanne). Ces trois femelles d’exception seront détaillées dans trois hypermarchés de la région niçoise. Le chevillard Gesler s’est – quant à lui - porté acquéreur de deux des animaux vendus aux enchères : la bête super grand prix d’honneur ainsi que le bœuf super prix d’honneur label rouge. Le premier animal rejoindra un magasin de l’enseigne Leclerc près de Saint-Tropez. Le second sera détaillé dans un « Intermarché » de la région parisienne. Des destinations lointaines, qui visent une clientèle à pouvoir d’achat élevé.
Marché de la viande morose…
Si pour les champions, le niveau des transactions a été supérieur à celui de l’an dernier, l’ambiance n’a pas profité à l’ensemble des animaux. 20 % n’ont d’ailleurs pas trouvé d’acquéreur. Prix d’honneur et premiers prix se sont certes bien vendus, à des tarifs un peu supérieurs au marché courant - 0,30 € (2 F) à 0,45 € (3 F) de plus au kilo pour les culardes. Mais les ventes ont été plus compliquées pour les bêtes moins bien classées, notamment les vaches âgées. Pour les organisateurs du concours, cette tendance n’est en fait que le reflet du marché de la viande bovine en ce moment. On la ressentait déjà sur les concours de Pâques au printemps dernier et elle s’est confirmée au concours de Saulieu il y a quelques semaines. « On n’a pas trop de consommation cette année. Il n’y a pas vraiment d’écart entre une vache bonne et une moyenne. A 3 € (20 F), on vend, mais dès qu’on passe à 3€35 (22 F), c’est plus difficile. Tandis que le prix des animaux gras baisse, celui des aliments augmente et la marge des engraisseurs diminue. Avec du maigre plus cher que du gras, on est tenté de diminuer l’engraissement », confiait un habitué du marché de Saint-Christophe.
Ouverture au développement durable
En dépit de cette morosité commerciale, le concours de Saint-Christophe aura tout de même été une réussite cette année. Les professionnels eux-mêmes, ont pu apprécier les efforts accomplis par les organisateurs depuis deux ans. Au-delà du concours de bêtes grasses, Saint-Christophe cultive son potentiel touristique. C’est dans cette optique que les organisateurs ont tenu à développer le volet « foire » de la manifestation. Comme le confiait le représentant de la Communauté de communes Pierre Duriau, « cette année, nous avons choisi le thème de l’environnement et des énergies renouvelables. Nous venons de terminer l’installation des 8.000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques qui couvrent le marché ainsi que les 360 m3 de cuves de récupération des eaux de pluies ». Parmi la soixantaine d’exposants qui étaient présents sur le foirail de Saint-Christophe, plusieurs traitaient des thèmes liés au développement durable. Autre thématique chère aux organisateurs, la filière viande bovine était bien représentée. Une ouverture sur le grand public toujours utile en ces temps où la communication est reine.
Palmarès concours - Saint Christophe en Brionnais - Le 4 septembre
Super grand prix : Bernard Alloin, Curbigny.
Super prix d’honneur mâles : Gilles Polette, Oyé.
Super prix d’honneur femelles : Thierry Dufour, Ozolles.
Prix d’honneur vaches culardes: Daniel Lorton, Poisson.
Prix d’honneur mâles Charolais Terroir : Gaec des Sauvages, Saint-Vincent-Bragny.
Prix d’honneur femelles Charolais Terroir : Alain Monnet, Oyé.
Prix d’honneur
Bœufs : (section unique) 2 prix d’honneur à Denis Ravaud, Oyé (71)
Bœuf culards : (section unique) Prix d’honneur au Gaec Narboux, St Gérand le Puy (allier)
Prix d’honneur à Etienne Vollot, Les Touches (71)
Génisses 1ère section : Prix d’honneur à Thierry Dufour, Ozolles (71)
Prix d’honneur au Gaec du Brionnais, St Christophe en brionnais (71)
Génisses 2ème section : Prix d’honneur à Bernard Alloin, Curbigny (71)
Prix d’honneur au Gaec Labaune, Nochize (71)
Génisses culardes 1ère section : Prix d’honneur à Gaec de Rigny, Boucé (03)
Prix d’honneur à Earl des Pierrots, Lumeau (03)
Génisses culardes 2 ème section : Prix d’honneur à Louis Feneon, Champléry, (71)
Prix d’honneur à Daniel Lorton, Poisson (71)
Vaches 1ère section : Prix d’honneur à Thierry Dufour, Ozolles (71)
Prix d’honneur au Gaec Garchery, Charbonnat (71)
Vaches 2ème section : Prix d’honneur à Earl Dumontet, Charmoy, (71))
Prix d’honneur à Earl Monnet, Oyé (71)
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