Les aides Phae et Ichn préservées en 2011

Les aides Phae et Ichn préservées en 2011

Très détendu, Nicolas Sarkozy, le Président de la République, a tenté de montrer son intérêt pour l’agriculture de haute montagne en visitant une exploitation modèle de production d’ovins viande biologiques. Le soutien du gouvernement reste cependant conditionné par les efforts à entreprendre pour que la filière ovine soit, à son niveau, compétitive.


 VIsite de la bergerie d'Arlette Martin (450 brebis viande)
de Nicolas Sarkozy, Président de la République. Il est accompagné
par Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, et de
Michel Mercier, ministre des Affaires rurales.(© Terre-net Média)

Ce 27 août, Nicolas Sarkozy consacre sa cinquième visite d’exploitation agricole de l'année à l’élevage ovin de haute montagne.

A Noyers sur Jabron, dans les Alpes de Haute Provence, le Président de la République a profité de la visite de l’exploitation d’Arlette Martin, éleveuse d’ovins viande, et de la découverte des produits du terroir pour féliciter les efforts de restructuration de la filière ovine réalisés depuis un an sous l’égide de la Fno et de son président Serge Préveraud.

Il a profité de sa venue pour faire par ailleurs quelques annonces bien précises pour montrer le soutien qu’apporte le gouvernement à ce parent pauvre de l’agriculture.

En pleine préparation du budget de 2011, Nicolas Sarkozy a assuré que les aides Phae et Ichn seraient intégralement préservées. Si les démarches administratives parfois pesantes sont le corolaire des soutiens publics apportés à la filière ovine et à l’agriculture en générale, il a rappelé qu’il a demandé un moratoire pour tout ce qui relève de la réglementation environnementale.

« Il faut que l'Union Européenne arrête d’importer des produits agricoles en provenance de pays qui n’imposent aucune règle environnementales »

Le Président est confiant pour 2010, car le bilan de santé favorable aux éleveurs ovins et les meilleurs prix de la viande contribueront selon lui à doubler le revenu des éleveurs ovins.

Lors de la table ronde que le Président de la République a animée entouré de Michel Mercier ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire et de Bruno Le Maire ministre de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Pêche, Nicolas Sarkozy a déclaré par ailleurs qu’il allait « se battre » pour mettre en place une régulation des marchés agricoles lorsqu’il présidera le G8 et le G20.

A la commission, le Président demande que « l’Union européenne doit cesser d’être une passoire ». « Il faut qu’elle arrête d’importer des produits agricoles en provenance de pays qui n’imposent aucune règle environnementales, de traçabilité et de qualité, source de distorsions ».

Toujours lors de la table ronde, Nicolas Sarkozy a de nouveau déploré que la multitude des intermédiaires au sein des filières d’élevage nuise à la valorisation des produits agricoles. Le développement de la contractualisation en filière ovine est l’exemple à suivre pour que le rapport de force entre éleveurs et grande distribution penche davantage en faveur des premiers. Le Président de la République a invité les éleveurs de bovins viande à s’inspirer des actions conduites par la filière ovine pour surmonter ses difficultés. Il parait important au président de la République que la filière ovine reconquiert le marché intérieur français, la production ovine ne couvrant que 43 % de la consommation de viande en France. « La contractualisation est l’outil nécessaire pour donner de la prévisibilité et de la visibilité », a assuré Nicolas Sarkozy.

Ils doivent leur survie au développement des circuits courts


Arlette Martin, éleveuse d'ovins viande
 et son mari. (© Terre-net Média)

La question des prédateurs a aussi fait partie des principaux sujets de la table ronde. Pour limiter les dommages occasionnés par le loup, le Président a déclaré qu’il allait mettre en place des sessions accélérées de permis de chasse à destination des bergers et des éleveurs. Dans les Alpes de Haute Provence, un arrêté préfectoral sera pris pour engager « un tir de prélèvement » afin de réguler la prolifération de l’animal. Le Président a rappelé que dans ce domaine, ses moyens d’action sont limités car le loup est une espèce protégée.

La visite de l’exploitation d’Arlette Martin a été l’occasion de faire un tour d’horizon des produits agricoles du département des Alpes de Haute Provence. Il en a goûté de nombreux sur les stands aménagés à l’occasion. Il a ainsi constaté que de nombreux éleveurs et agriculteurs doivent leur survie au développement des circuits courts, au tourisme vert et à la production de produits de qualité.

Arlette produit environ 500 agneaux bio par an qu’elle commercialise dans une boucherie créée avec un éleveur de bovins à Gap. Elle vend aussi une partie de sa production en direct. Membre de la Fnsea, il lui paraît important que le Président comprenne que la pérennité de l’agriculture dans son département de montagne ne peut reposer que sur le maintien des aides publiques. De bons prix ne suffisent pas à surmonter les handicaps naturels de son département auxquels les éleveurs sont confrontés. Alors qu’elle a touché 35.000 euros d’aides en 2009 et qu’elle a réalisé un chiffre d’affaires de 43.000 euros, son revenu n’excède pas le Smic.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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