
Les éleveurs ont réalisé jeudi une première avancée sur la hausse des prix du lait, en obtenant un début d'accord avec les industriels, ce qui les a conduit à suspendre jusqu'à la semaine prochaine leur boycott de certains produits des laiteries.
|
Une hausse de 10% par rapport à 2009
Bel, fabricant de la Vache qui rit, a été le premier groupe laitier à accepter d'augmenter les prix autant que le souhaitaient les producteurs. Ce poids-lourd du secteur s'est engagé à un prix de 301 euros les 1.000 litres pour 2010, soit une hausse de 10% par rapport à 2009, et à 330 euros les 1.000 litres pour le mois de juillet. Lactalis (Camembert Président) et Bongrain (Caprice des Dieux) ont de leur côté demandé une reprise des négociations, tout en soulignant la nécessité de "la prise en compte d'un indice de compétitivité avec l'Allemagne" dans la future fixation du prix du lait. Lactalis, premier groupe laitier français, "a donné son accord" sous conditions pour appliquer l'accord interprofessionnel de 2009 prévoyant une hausse de 10% du prix du lait en 2010, a indiqué un responsable du groupe.
En revanche, pour les deux coopératives, Sodiaal et Laïta, la situation était plus floue. "Aujourd'hui, je ne prends pas d'engagement", a déclaré François Iches, président de Sodiaal (yaourts Yoplait), tout en se déclarant favorable à une ouverture des négociations. Jusqu'à la tenue d'une réunion de l'interprofession la semaine prochaine, l'appel au boycott est suspendu. Les producteurs avaient menacé de durcir leur action s'ils n'obtenaient pas satisfaction. Se félicitant du retour de tous les acteurs à la table des négociations, M. Le Maire a prévenu que l'Etat resterait "vigilant sur le respect" des engagements et rappelé qu'il présenterait en septembre un plan de développement pour assurer l'avenir de la filière.
Inquiétude de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir
Ce début d'accord a suscité en revanche l'inquiétude de l'association de consommateurs Ufc-Que Choisir, craignant qu'il "ne se solde par une augmentation du prix pour le consommateur final". Les transformateurs étaient très remontés contre le mouvement des producteurs, dénonçant "l'atteinte à leur image". "C'est très mauvais pour l'image des marques en question et pour les producteurs, c'est perdant-perdant", avait affirmé Olivier Picot, président de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL). Mais les producteurs étaient d'autant plus déterminés, qu'après une année 2009 "catastrophique" avec une baisse de plus de 50% de leurs revenus, ils entendaient profiter de la reprise des marchés. Depuis plus de deux semaines, ils apposaient des étiquettes sur les produits des laiteries, incitant ainsi les consommateurs à ne pas les acheter. Dans les régions, ils se refusaient à crier victoire après ces premiers accords. "Il faut être prudent. Il peut y avoir une solution sur le prix actuel mais sur le long terme ça va être plus compliqué", a confié à l'Afp Denis Ramspacher, président de la Fdsea du Bas-Rhin et des producteurs de lait.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?