Identifier facilement les porcelets immatures

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Identifier facilement les porcelets immatures

Les porcelets immatures représentent 11% des nés vivants et jusqu’à 25% dans les portées de vieilles truies. En maternité, leur taux de survie est plus faible et leur retard se retrouve au sevrage. Une nouvelle étude fournit de nouveaux critères morphologiques simples, tels que la forme et la taille de la tête ou du museau, permettant l’identification des porcelets immatures.

La sélection porcine, pratiquée par la filière ces dernières années, a eu pour résultats premiers de sélectionner des truies hyper-prolifiques : sur la décennie 1996-2006, les truies mettent-bas plus de porcelets (13,8 par rapport à 11,9).

Mais le revers de la médaille est une plus grande hétérogénéité des porcelets à la naissance, avec de fortes disparités au niveau du poids, de la vitalité et de la morphologie.

Le poids, insuffisante explication

« Or, deux porcelets légers, de classe de poids identique à la naissance, peuvent présenter des profils de croissance tout à fait différents », expliquait Audrey Sacy (Lallemand), en présentant l’essai mis en place dans un élevage breton par Lallemand et AgroParisTech. Selon la spécialiste, certains survivent péniblement ou accusent un retard jusqu’au sevrage, alors que d’autres affichent une croissance normale « voire compensent une partie de leur retard »

De fait, le poids à la naissance n’est donc pas suffisant pour expliquer ces différences. La durée de gestation étant très stable chez la truie, la présence de véritables ‘prématurés’ au sein de portées normales permet d’envisager un ralentissement, « voire un blocage dans le développement intra-utérin. On parle alors d’immatures pour des porcelets présentant un retard de croissance intra utérin », poursuivait Audrey Sacy (Ndlr : Rciu).

Critères morphologiques notés

Dans cette étude, 924 porcelets, dont 837 nés vivants, 87 vrais mort-nés et 29 momifiés, ont été décrits à la naissance : heure d’expulsion, poids du porcelet, poids au sevrage, vitalité.


Les porcelets matures (à droite) présentent des traits semblables à ceux des porcelets plus âgés. De face,
leur front et leur museau s’inscrivent dans un grand triangle. De profil, ils possèdent une inclinaison
beaucoup plus légère du front, contrairement aux porcelets immatures (à droite). (© DR/JRP)

Des critères morphologiques propres à l’animal ont également été mentionnés. En effet, les porcelets immatures présentent une grosse tête ovale, des yeux exorbités et un museau très cylindrique. « De profil, le front des Rciu est droit, le crâne est très bombé (photo), marquant une nuque franche. L’absence des plis caractéristiques du porcelet plus âgé est encore notée. » Pour compléter ces informations, des autopsies des porcelets morts ont été réalisées afin de peser les organes vitaux (cerveau, foie, cœur, poumons).

Etudier le critère « maturité »

L’analyse des résultats de l’étude (lire ici) fournit de nouveaux critères morphologiques simples sur les vivants : forme et taille de la tête, forme du museau, exorbitation des yeux… Ces critères permettent ainsi d’identifier facilement ces porcelets immatures, sachant qu’ils sont en outre validés par des données anatomiques (poids des organes) et comportementales.

« Compte tenu du devenir des immatures et des coûts qu’ils occasionnent (mortalité, soins, retard de rotation des bâtiments…), le critère maturité devrait être plus régulièrement évalué (choix des truies réformées, sélection génétique…) », concluait Audrey Sacy en février 2010 à Paris.

 

A lire aussi : Porcelets immatures - Taille et poids sont des critères insuffisants
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