Les tensions électriques, facteur de stress

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Les tensions électriques, facteur de stress

En élevage, les tensions électriques parasites inférieures à 10 V sont fréquentes et affectent les animaux de façon ponctuelle, comme semble l’indiquer une étude menée par l’AgroParisTech et le CNER.


Selon l'étude citée, les tensions électriques peuvent avoir des
effets sur le stress des vaches laitières. (© Terre-net Média)
En élevage, les tensions électriques parasites inférieures à 10 V sont souvent dues à une mise à la terre défectueuse. Elles apparaissent de manière imprévisible et peuvent être considérées comme un agent stressant. Les animaux, en raison d’une faible résistance électrique, sont sensibles à ces tensions parasites

L’équipe ‘Bien être animal et comportement’ de l’AgroParisTech et le CNER ont donc lancé une étude visant à étudier, chez la vache laitière, les effets à moyen terme de ces tensions sur la physiologie du stress.

Une tension de 1,8 V appliquée en continu ou aléatoirement

Pour ce faire, l’expérimentation a été conduite en deux périodes avec un troupeau composé de 74 vaches de race Prim’Holstein. Le troupeau a été scindé en trois lots, selon le rang et le stade de lactation, « ainsi que le niveau de production », soulignait Karim Rigalma (AgroParisTech) à l’occasion des journées 3R à Paris en décembre 2009. Tous les animaux ont ainsi été placés sur une même aire paillée, l’accès à l’abreuvoir étant contrôlé par un système d’identification individuelle électronique.

Après six semaines d’adaptation, une tension de 1,8 V a été appliquée à l’abreuvoir pendant 8 semaines, soit de manière permanente (T1), soit aléatoirement sur une période de  36h par semaine (T2). Un lot témoin (T0) n’a reçu aucune tension.Pour mesurer le stress induit, les expérimentateurs ont relevé le rythme cardiaque via une ceinture placée sur les animaux (de 8h à 16h) et ont mesuré la concentration basale en cortisol une fois par semaine, dans le plasma, une heure après la traite.

Augmentation de la concentration en cortisol

« Nous avons observé que lors des deux premières journées, le rythme cardiaque des vaches T1 et T2 était supérieur à celui enregistré sur le lot témoin. Mais cette différence a disparu par la suite », résumait le spécialiste d’AgroParisTech. Par contre, la concentration en cortisol a fournit des données intéressantes : en effet, « une tendance à un effet du traitement a été observée pour la concentration plasmatique basale, mais uniquement en semaine 2 : le lot T2 affichait une concentration en cortisol plus élevée que le lot témoin ».

Cet effet a toutefois disparu après l’injection d’ACTH.Ce même résultat est revenu en semaine 8 : « nous avons relevé un effet du traitement sur la concentration en cortisol du lait avec un niveau plus élevé pour les vaches T2 par rapport au lot témoin, avec respectivement 0,27 ng/ml contre 0,16 ng/ml en moyenne ».

Augmentation ponctuelle du rythme cardiaque

Ces résultats fournissent différentes hypothèses de travail. D’une part, l’augmentation du rythme cardiaque pourrait indiquer que l’exposition à une tension électrique au niveau de l’abreuvoir entraînerait « une réponse de stress aigu, mais transitoire ». De plus, l’augmentation du cortisol dans le lait en semaine 8 chez les animaux soumis à des tensions de manière aléatoire pourrait être le reflet de la présence d’un stress chronique.

« Mais cette hypothèse n’est pas confirmée par la réponse en cortisol après le test à l’ACTH », détaillait Karim Rigalma. « Il est possible que dans nos conditions d’essais, les animaux se soient habitués à ces tensions. » Mais l’habituation à la tension électrique pourrait prendre plus de temps chez les vaches qui la subissent de manière aléatoire, « comme l’indique la plus forte concentration en cortisol dans le plasma en semaine 2 ». Ainsi, cette étude semble indiquer que les tensions électriques peuvent avoir des effets sur les paramètres physiologiques de stress, « même si ces effets semblent peu marqués sur le moyen terme ».

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