 Dégager un revenu correct devient très
difficile pour les éleveurs laitiers (© TNM)
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Installé à Willies (Nord), dans l'Avesnois, région connue pour son fromage, le Maroilles, le jeune homme explique avoir démarré son exploitation "à partir de presque rien". Il dénonce l'attitude des industriels du lait et des banques, qui selon lui ne font "aucun cadeau". 2009 fut une année noire où les éleveurs vendaient leur lait à 250 euros les 1.000 litres en moyenne. M. Smagghe pensait profiter cette année de la remontée des cours des produits laitiers sur les marchés pour relever la tête. Mais il accuse les grands groupes de l'industrie laitière de ne pas respecter un accord conclu en juin 2009 qui prévoyait une rémunération de 341 euros sur les mois de juillet et août 2010. Il n'a touché que 325 euros les 1.000 litres sur cette période.
"800 euros par mois après paiement de toutes les charges"
Petit-fils d'agriculteur, ce jeune éleveur, diplômé en mécanique, fils d'un dessinateur industriel et d'une coiffeuse à domicile, s'est lancé "par amour de la terre et des bêtes", ignorant les réticences de ses parents. "Si c'était à refaire, je le referais, mais je suis quand même un peu dégoûté.", lâche-t-il. Le jeune éleveur qui a construit seul son exploitation et dont la maison est en travaux, produit 390.000 litres de lait par an, avec ses 80 vaches montbéliardes. "La poudre de lait et le beurre flambent, le lait devrait flamber. Il faudrait au moins que ce soit payé ce qui était prévu", réclame-t-il. Il aimerait "renflouer tout ce qui a été perdu l'année dernière" et notamment rembourser les dettes contractées auprès de ses fournisseurs pour nourrir ses bêtes. "Avec une moyenne annuelle à 320 euros, on s'en sort, il nous resterait 7 à 800 euros par mois après paiement de toutes les charges, dont les crédits", explique-t-il. Mais il doute que cette moyenne soit atteinte en 2010. Il évoque les aggios à payer, le refus de prêts à court terme par son banquier qui le renvoit vers son fournisseur pour obtenir un échéancier. Alexandre Smagghe qui se lève chaque matin à 06H30 pour des journées qui se terminent "quand tout va bien" à 20H30, a l'impression d'être "pris pour de la merde" par les industriels. "On a aucun moyen de pression", déplore ce membre des Jeunes Agriculteurs (JA). Il rappelle la condamnation récente à de la prison avec sursis de responsables locaux du syndicat, pour des heurts avec les gendarmes lors d'une manifestation en octobre 2009 en marge d'une grève du lait. "Arrêter de livrer du lait, ça n'est financièrement plus possible", ajoute-t-il, mais il assure qu'il participera au "blocage des laiteries" si les industriels ne reviennent pas à la table des négociations d'ici au 12 août et l'expiration d'un ultimatum des syndicats.
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