Près de trois quarts de la consommation liés à la production d’eau chaude

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Près de trois quarts de la consommation liés à la production d’eau chaude

L’augmentation des prix de l’énergie incite aujourd’hui à davantage d’attention dans les élevages pour abaisser les charges de production ou, du moins, éviter les gaspillages inutiles. En Bretagne, une enquête menée auprès d’éleveurs de veaux de boucherie amène des pistes pour réduire la facture énergétique.


La consommation énergétique des bâtiments de veaux de
boucherie diffèrent, en réalité, au niveau des investissements
et des coûts de maintenance, plus qu’au niveau de la source
énergétique elle-même. (© Terre-net Média)

Avec l’augmentation des prix de l’énergie, le Gie lait viande de Bretagne, la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne et l’Institut de l’élevage se sont interrogés sur les pistes d’amélioration de l’efficacité énergétique en production de veaux de boucherie.

Pour les identifier, les organismes ont réalisé en 2006-2007 une étude auprès d’une trentaine d’élevages du réseau de références. Objectif : préciser, selon la nature des équipements et le type d’énergie utilisée, les niveaux de consommation et les coûts énergétiques correspondants (lire l'encadré).

« Ces élevages sont représentatifs des modes de conduite alimentaire observés au niveau national », relevait Christophe Martineau (Institut de l’élevage) en présentant les résultats en décembre 2009 à l’occasion des rencontres 3R.

147 kWh en moyenne

La méthodologie retenue

Les éléments comptables (factures et bons de livraison) ont permis de collecter les informations qui ont, dans certains cas, été complétées par des relevés de compteurs électriques en début et fin de bande « et par la caractérisation des équipements électriques ».

Toutefois, seules les énergies directes (électricité, gaz, fioul) achetées par l’éleveur ont été retenues. Pour permettre une comparaison des consommations énergétiques entre élevage, les spécialistes ont fixé des correspondances, calculées par rapport à une unité de référence : le pouvoir calorifique inférieur (Pci) de chaque combustible. Ainsi, 1 kWh électrique correspond à 1 kWh Pci, un litre de fioul à 10 kWh PCI et 1 kg de gaz propane à 12,8 kWh PCI.

« Les résultats indiquent que la consommation d’un veau dit ‘standard’ est en moyenne de 147 kWh », annonçait Christophe Martineau. À noter que le ‘standard’ correspond à un veau élevé en 22-23 semaines. Cette consommation étant prioritairement liée à deux postes : la production d’eau chaude et le fonctionnement du bâtiment.

 

Le premier représente 73 % de la consommation moyenne totale. « En France, on estime que 80 % des élevages de veaux de boucherie utilisent le gaz propane pour chauffer l’eau », soit un coût moyen de 6 €/veau en 2006. « En réalité, de grandes disparités entre élevages se cachent derrière ce chiffre, qui varie fortement selon les conditions de tarification des énergies et bien entendu, selon la performance des matériel. » La première piste relevée par le spécialiste est de fait l’isolation des parois des cuves de stockage et des tuyaux de transfert d’eau chaude, « ainsi que le contrôle régulier de la combustion du générateur ».

Un coût moyen de 2,50 euros par animal

Autre information : le fonctionnement du bâtiment est le second poste de consommation énergétique. À noter que le fonctionnement regroupe l’éclairage, le matériel de préparation et de distribution du lait, le lavage et la ventilation. Tous ces postes fonctionnent à l’électricité et concourent, en moyenne, à une consommation de 38,4 kWh/veau, soit un coût moyen de 2,50 €/animal.

« La ventilation dynamique représente les 9/10e de cette consommation, sachant que ce système est le plus répandu dans les bâtiments de veaux de boucherie. »

D'autres solutions à étudier

In fine, cette étude permet d’envisager les pistes d’amélioration pour réduire efficacement la facture énergétique : en effet, les trois quart du coût énergétique proviennent de la production d’eau chaude. « Dans les conditions de prix 2006, on note que la différence se fait en réalité au niveau des investissements et des coûts de maintenance, plus qu’au niveau de la source énergétique elle-même », résumait Christophe Martineau.

Les nouvelles solutions, comme le solaire, le bois ou la géothermie, sont donc à étudier au cas par cas « en s’assurant des délais de retour sur investissement et compte tenu des plus-values initiales généralement constatées », concluait le spécialiste.

À lire : consommation d'énergie en bâtiment veau de boucherie


Cette étude a donné lieu à la rédaction d’un ouvrage présenté ici sur le site de l’Institut de l’élevage. Il s’agit d’une publication Ademe coproduite avec Institut de l’Elevage, Become, Gie Lait-Viande et Cra Bretagne (32 pages).

L’objectif de ce document est double. Il s’agit, d’une part, de faire le point sur les différents systèmes de production d’eau chaude, avec des références chiffrées en matière de besoins énergétiques, de dimensionnement des installations, d’investissements et de coûts énergétiques. Il propose, d’autre part, un autodiagnostic simplifié qui doit permettre à tout éleveur de se positionner par rapport à des références connues et d’envisager les pistes d’amélioration pour réduire efficacement sa consommation énergétique.

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Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
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