"Si les choses ne bougent pas la semaine prochaine, on verra la stratégie qu'on adopte. Les laiteries ne peuvent pas avoir le beurre et l'argent du beurre", a déclaré à l'Afp Henri Brichard, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl), syndicat majoritaire affilié à la Fnsea. L'interprofession échoue depuis juin à s'entendre sur les prix à appliquer au troisième trimestre alors que les cours se redressent. Ils s'étaient écroulés au printemps 2009, provoquant des manifestations, parfois violentes, de producteurs de lait. "Les marchés vont beaucoup mieux qu'en 2009. Au moment où les producteurs pensaient en avoir les répercussions, les industriels ne sont pas d'accord".
 L'an dernier, les éleveurs laitiers ont figuré parmi les agriculteurs dont les revenus ont le plus baissé (-54%) par rapport à la moyenne (-34%) du secteur. La France compte 85.000 exploitations laitières. (© Photo Terre-net Média) |
"Les exploitants ne comprennent pas qu'après une année catastrophique on ne leur donne pas leur juste dû alors que les cours sont bons. On a l'impression que quand ca va mal, on nous le répercute mais que quand ca va bien on ne nous répercute qu'une petite partie", explique M. Brichard. En 2009, les prix étaient descendus "jusqu'à moins de 200 euros les 1.000 litres", rappelle le patron de la Fnpl et tournaient "autour de 275 euros au deuxième trimestre 2010". Au 3e trimestre, a ajouté M. Brichard, période où les prix sont plus élevés pour cause de production plus rare, "on s'attendait à 330-334 euros, or on nous propose presque 20 euros de moins".
Appel au boycott
Les producteurs font état aussi d'une hausse de leurs charges avec l'augmentation actuelle des prix du blé de 30% pour cause de sécheresse en Europe.
Jeudi matin, des producteurs ont déversé des bennes de fumier devant quatre usines de Seine-Maritime appartenant à Senoble, Bongrain et Lactalis, le syndicat agricole Frsea Rhône-Alpes a appelé au boycott des produits phare des industriels Lactalis, Bongrain et Bel.
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