Entre 1999 et 2008, les échanges de viandes porcines fraîches et congelées ont été profondément remaniés pour suivre l’évolution de la consommation et l’élargissement de la zone Europe. Sur cette période, il faut tout d’abord noter que le ratio ‘exportations de viandes fraîches / exportations totales de viandes’ est resté globalement stable, autour de 83 %. « La valeur élevée de ce rapport traduit à la fois le besoin en viande fraîche des clients européens (Gms, salaisonniers) mais aussi la facilité des échanges au sein de l’Union européenne », détaillait en février dernier Yves Tregaro (FranceAgriMer), à l’occasion des 42e Jrp. Un niveau élevé de ce ratio traduit « le maintien de la rentabilité des outils industriels tournés vers l’exportation » car la viande fraîche est mieux valorisée que la viande congelée.
Mais dans le détail, cette stabilité masque des disparités importantes : il est très élevé aux Pays-Bas en 1999 (91 %), « car les opérateurs néerlandais ont acquis une expérience solide dans le commerce de viande fraîche au sein de l’Union européenne, et tentent à présent de la développer vers les Pays Tiers ».
Augmentation en Allemagne, au Danemark et en France
 Entre 2000 et 2008, le commerce intracommunautaire (UE à 25) de viandes de porc a progressé d’environ 50 %. La congélation de viandes contribue à l’équilibre du marché européen. Elle est parfois soutenue par la Commission européenne au travers des opérations de stockage privé, comme celle de novembre 2007 qui a permis le retrait de 98.900 tonnes du marché communautaire entre le 29 octobre et le 4 décembre. (© Terre-net Média) |
Au contraire, ce ratio a fortement évolué en Allemagne : il est passé de 66 % en 1999 à 82 % en 2008. «
Cette forte croissance résume la restructuration de l’industrie allemande qui a choisi de se concentrer sur le marché communautaire. » Pour preuve, les ventes vers les Pays Tiers sont passées de 33 % à 10 % en dix ans. En valeur absolue, les tonnages allemands destinés au marché international ont peu varié «
mais ceux commercialisés sur le marché communautaire ont plus que triplé et ont dépassé un million de tonnes en 2007‐2008 ».
La croissance est également de mise au Danemark où le taux est passé de 81 % en 1999 à 91 % en 2008.
Enfin, en France, ce taux a également progressé (+12 points en 10 ans), « les exportations de viande fraîche représentant 80 % du volume total de viande de porc exportée par les opérateurs français ».
Seule l’Espagne se démarque de cette tendance : son taux est en effet resté stable (autours de 75 %) : « malgré une forte restructuration industrielle au sein de la filière, la persistance de périodes d’inadéquation entre l’offre et la demande oblige les industriels à congeler la viande pour assurer l’écoulement de la production sur l’ensemble de l’année ».
Vente de carcasses : la France en tête
Le ratio ‘exportations de carcasses/exportations totales’ est un bon indicateur pour traduire la recherche de valeur ajoutée à travers la découpe des carcasses. La moyenne européenne se situait à 18 % en 2008 (-3 points vs. 1999). « Dans la plupart des grands pays producteurs de l’Union européenne, ce taux qui se situe en dessous de la moyenne communautaire, marquant par là la recherche de valeur ajoutée. » Malheureusement en France, ce taux atteint 32 %, soit le plus haut de la zone, un taux resté stable sur la période d’étude. « Cette évolution est atypique dans la mesure où, en Espagne et aux Pays-Bas, la part des carcasses dans les exportations a fortement reculé pour atteindre respectivement 9 % et 12 %, comparable à celui du Danemark (8 %) ou de l’Allemagne, avec 11 %. »
Ventes de viandes désossées : la France bonnet d’âne
Depuis dix ans, plus d’un quart des viandes échangées au sein de l’Union européenne sont désossées. Dans le détail, on note qu’un tiers des exportations allemandes concerne des viandes désossées, que ce taux atteint 24 % au Pays-Bas, 38 % en Espagne, 23 % au Danemark (38 % en 2000)… et que la France se situe en dernière position avec « le plus faible taux de pièces désossées des pays exportateurs, avec 18 %). Ce niveau a même eu tendance à régresser au cours des dix dernières années puisqu’il était de 22 % en 1999‐2000 ».
Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr.
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