Pourquoi pas un vêlage tous les 18 mois

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Pourquoi pas un vêlage tous les 18 mois

L’augmentation des niveaux de production laitière va souvent de paire avec de plus grandes difficultés de reproduction. Il devient alors très difficile de maintenir un intervalle vélâge-vélâge de 12 mois, et les réformes pour infécondité augmentent fortement. De plus les vaches qui sont pleines doivent parfois être taries à 10, 11 mois alors qu’elles produisent encore plus de 20 kg lait /jour ce qui n’est pas sans poser certains problèmes. Dans ces conditions, pourquoi ne pas rallonger les lactations ? Explications du Btpl.

Un essai mené à la ferme expérimentale de Trèvarez en Loire Atlantique compare depuis 3 ans deux lots de vaches en vêlages groupés sur 3 mois : l’un avec des lactations de 12 mois (3 vêlages en 3 ans) et l’autre avec des lactations de 18 mois (2 vêlages en 3 ans)). Ces lots sont alimentés et conduits de manière comparable :ration à base d’ensilage de maïs l’hiver et de pâturage l’été

Tableau 1 : Production laitière par semaine de lactation pendant les 3 années

 


(© DR)

 

Une production laitière semblable dans les deux lots

Sur un an, le lot 18 mois a produit 100 kg de moins que le lot 12 mois. Les profils de lactations entre les 2 lots sont différents : les vaches du lot 18 mois ont des pics de lactation plus bas au printemps et de bonnes persistances sur des lactations allongées et produisent encore de 10 à 15 kg de lait/jour en fin de période. Les primipares du lot 18 mois ont une persistance encore meilleure, et dépassent même le niveau de production des multipares en fin de lactation.

Tableau 2 : Production laitière :  Un TP plus élevé dans le lot 18 mois


(© DR)

Si le TB des 2 lots est semblable, le TP du lot 18 mois est en moyenne supérieur de 1,4 g/kg, avec des écarts entre lots qui s’amplifient en fin de lactation.

Une qualité du lait identique

L’allongement des lactations n’a pas eu d’impact significatif sur les comptages cellulaires : la qualité du lait n’est pas affectée.

Une meilleure fécondité et des vaches qui vieillissent plus :

Les performances de reproduction sont meilleures dans le lot 18 mois. Cette amélioration des résultats, entraîne un écart de taux de réforme de 7 % en faveur du lot 18 mois. Au bout de 3 ans, deux tiers des vaches sont encore là dans le lot 18 mois contre un tiers dans le lot 12 mois.

Malgré des inséminations tardives après vêlage, les vaches du lot 18 mois avaient sans doute recommencé à reprendre du poids au moment de l’insémination, d’où de meilleurs résultats.
Moins de vaches réformées dans le lot 18 mois signifie aussi moins de génisses élevées et donc des coûts de renouvellement en baisse.

Tableau 3 : Production : résultats de reproduction et taux de réforme


(© DR)

 

Moins de problèmes sanitaires : des résultats à confirmer

En réduisant la fréquence des vêlages, le lot 18 mois a connu par an moins de problèmes sanitaires : moins de mammites, moins de problèmes métaboliques, mais par contre plus de problèmes de boiterie peut être dus à une durée de stabulation plus longue dans le lot 18 mois (les vaches du lot 12 mois sont en pâture l’été au moment du tarissement).

Un système au moins aussi rentable

Si les les incidences économiques n’ont pas été précisément chiffrées, on peut cependant souligner certains avantages du lot 18 mois :
- Coût alimentaire réduit avec phase descendante de lactation plus longue
- Hausse du TP qui permet un meilleur produit
- Produit viande en baisse avec le taux de réforme mais compensé par des frais d’élevage de génisses en baisse (moins de génisses de renouvellement).

Le vêlage tous les 18 mois apparaît au moins aussi rentable que le vêlage tous les 12 mois.

Des vêlages groupés sur 2 saisons

En pratique, ces résultats permettent d’envisager sans problèmes une conduite du troupeau en 2 lots vêlant à 6 mois d’intervalle (automne, printemps), avec décalage des vaches qui ne remplissent pas sur la deuxième période. A la clé : diminution des réformes pour infécondité et maintien de deux périodes de vêlages groupés qui peuvent arranger l’organisation du travail dans certaines exploitations. 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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