 L'obtention de l'Aoc, de nouveaux débouchés pour les éleveurs. (© Terre-net Média) |
Le feu vert de l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao), qui a validé en avril le cahier des charges du
« Boeuf de Charolles » pour l'obtention du prestigieux label, doit encore être publié au Journal officiel.
L'appellation « Boeuf de Charolles » sera réservée aux animaux élevés dans cette zone de Bourgogne, autour de la bourgade de Charolles, où est née au début du XVIIème siècle la célèbre race charolaise de bovins blancs, désormais dispersée en France mais aussi dans quelque 70 pays, du Brésil à l'Irlande.
« Le Boeuf de Charolles est un animal de race charolaise élevé sur son territoire de naissance par des personnes qui ont su utiliser toutes les ressources de ces terroirs, et notamment la richesse de ses prairies », résume Jean-François Ravault, président du syndicat du « Boeuf de Charolles ». « Faire comprendre au consommateur cette différence sera l'un des principaux enjeux des années à venir », estime cet éleveur de Saône-et-Loire.
L'Aoc impose une sélection rigoureuse des animaux
Selon les tests de dégustation à l'aveugle organisés par le syndicat, la viande du « Boeuf de Charolles » a « une couleur plus foncée, un profil aromatique plus intense et une tendreté supérieure ». « La charolaise produite en Amérique du Sud ou dans la Marne ne peut pas être la même que celle produite à Charolles, à cause de l'air, de l'alimentation », confirme Jean Denaux, exportateur de « Boeuf de Charolles », notamment à Hong-Kong, en Espagne, en Belgique et au Luxembourg.
L'Aoc impose également un tri rigoureux des animaux, dont ne sont conservés que ceux présentant le meilleur potentiel boucher. Ainsi, « sur 100 vêlages, seuls 10 animaux auront l'appellation Boeuf de Charolles », indique le syndicat. Malgré cette sélection drastique, M. Ravault se félicite des « débouchés commerciaux » à venir pour cette race jusqu'ici « confidentielle », dont seules 750 bêtes ont été commercialisées en 2009.
Un potentiel de 20.000 bêtes par an
« Le potentiel de la région est énorme. On pourrait arriver à produire 20.000 bêtes par an » sur l'aire géographique de l'Aoc, se prend à rêver Philippe Paperin, à la tête d'un cheptel de 210 bêtes en Saône-et-Loire. « Sur les six éleveurs de mon village, nous ne sommes que deux à faire du "Boeuf de Charolles". Les quatre autres ne le faisaient pas parce qu'il n'y avait pas assez de débouchés », analyse-t-il. « Or, depuis l'annonce de l'Aoc, une grande surface nous a contactés au syndicat en demandant trois bêtes par semaine, ce qui fait 150 par an, ça peut aller très vite ! », s'enthousiasme cet éleveur. « Avec ce label, on espère atteindre 30 % de plus-value sur le marché de la viande », souligne-t-il, dressant un parallèle avec le poulet fermier.
A titre de comparaison, les éleveurs de la race « Maine-Anjou », une des trois Aoc de viande bovine en France jusqu'à présent, qui a décroché le label en 2004, disent avoir augmenté leur chiffre d'affaires « jusqu'à 15 % ». Pour cette race, qui connaissait de sérieuses difficultés avant l'obtention de l'Aoc, « ça a été une renaissance », assure Albéric Valais, responsable du syndicat « Maine-Anjou ».
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