Une nouvelle donne pour la filière lait

Henri Brichart, président de la Fnpl au micro (© Terre-net Média)

Le 15 avril 2010, la crise et ses conséquences pour la filière lait sont dans tous les esprits des délégués de la Fnpl, (émanation de la Fnsea) réunis à Lille pour assister à la 66ème assemblée générale de leur section spécialisée.

Mais c’est tournés vers l’avenir, avec des propositions, que les congressistes ont abordé cette journée de rassemblement.

Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture, et les différents intervenants et invités ont ainsi posé les fondations d’une filière laitière rénovée. Avec des objectifs, pour y parvenir, partagés par l’ensemble des congressites.

« Voilà la nouvelle donne que je propose pour la filière laitière française : le maintien d’une production dans l’ensemble des régions, le renforcement de la compétitivité de la filière, une protection européenne par la régulation des marchés », a déclaré le ministre de l’agriculture en « homme d’action ». Et le calendrier est serré. Pour preuve, le délais d’un mois donné à la Fnpl pour lui soumettre des propositions afin d'élaborer le plan d’adaptation suggéré par Henri Brchart .

En développant les trois axes de sa politique, le ministre de l’agriculture n’a pu que satisfaire les délégués de la Fnpl, très attentifs aux propos de son discours défendant la Lma : « Pour que les producteurs soient en position de force, l’interprofession doit pouvoir en effet fixer des indicateurs de tendances de marchés et des contrats types ».

« La libéralisation totale des marchés agricoles n’est pas seulement une erreur économique,* c’est une faute contre l’esprit européen » (Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture) (© Terre-net Média)

Ces derniers mots ont surtout réjoui Henri Brichart qui avait auparavant déclaré: « l’enjeu du projet de loi (Lma), pour être efficace n’est pas la contractualisation mais de disposer des moyens pour établir un véritable rapport équilibré entre les éleveurs et le reste de la filière ». « Une bonne organisation de producteurs et un cadre réglementaire et opérationnel au niveau interprofessionnel sont les préalables à toute formalisation des contrats », a ajouté le président de la Fnpl. Et qui, pour répondre à une de ses revendications, a reçu l’assurance qu’un amendement prévoyant la création d’une commission de médiation sera proposé lors des débats au Parlement. Cette commission aura pour mission de veiller à l’exécution des futurs contrats.

Mais la refonte de la filière laitière ne sera pas efficace « sans une nouvelle régulation européenne des marchés agricoles plus flexible à laquelle travaille le commissaire européen, Dacian Ciolos », défend Bruno Le Maire. Des propositions qui sont du reste attendues pour la fin de l’année. Mais il d’ores et déjà acquis, « qu’en aucun cas, un retour en arrière avec des quotas et des montagnes de beurre » agrémenté de protectionnisme n’est envisageable.

En revanche, le ministre a rappelé que pour réussir, l’Europe ne pourra pas faire l’économie d’une modification du droit européen de la concurrence afin de rendre la nouvelle forme de contractualisation eurocompatible. Et en attendant les résultats du débat sur la Pac, il n’est pas difficile d’imaginer que le programme ambitieux exposé par Bruno Le Maire ce jeudi, et auquel semble adhérer la Fnpl, confirme la volonté du ministre de vouloir faire de la régulation de la filière lait un cas d’école pour orienter l’ensemble de la nouvelle Pac pour l’après 2013.