Record de participation !

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Record de participation !

Nouveau venu parmi les concours de boucherie de haute qualité, le concours de bétail gras de Romenay vit une nouvelle jeunesse. Cette année, avec 162 animaux, la manifestation a pulvérisé son record de participation. Comme d’habitude, les opérateurs locaux étaient au rendez-vous.

Depuis qu’elle fait partie des concours de boucherie dits « de haute qualité », la foire concours de bétail gras de Pâques de Romenay est entrée dans la cour des grands, au même titre qu’Autun, Charolles ou Saint-Christophe. Une promotion largement méritée car bien qu’implantée au cœur de la Bresse, la manifestation fait honneur à la race charolaise et la ferveur qui s’en dégage est remarquable. Il faut dire que la région de Romenay a toujours été une terre d’élevage charolais et dans cette partie Est du département, on semble très attaché à une viande bovine haut de gamme.

Le 20 mars dernier, pas moins de 162 animaux étaient exposés. Un record pour la manifestation bressanne qui en comptait 139 en 2009.

 


Romenay est le seul concours de bêtes grasses de Saône-et-Loire où s’affrontent aussi des jeunes
bovins. Cette année, il y en avait sept. Eleveur-engraisseur à Romenay, Jean-Pierre Mornet en
présente tous les ans. Comme l’an dernier, il a obtenu le prix d’honneur de la catégorie avec
un « baby » de 22 mois particulièrement bien conformé. Un type d’animal qui,
selon l’éleveur, intéresse aussi certains bouchers.  (© DR)

 

Circuits traditionnels très actifs

Comme de coutume, la boucherie traditionnelle semble encore très active en Bresse. Le concours de Romenay a la chance de disposer aux alentours de tout un réseau d’artisans bouchers très attachés à la bonne viande. Des professionnels qui ne jurent que par les culardes charolaises et qui ont, souvent, leurs fournisseurs (engraisseurs) attitrés.

Assez proches dans l’esprit de la boucherie traditionnelle, quelques supérettes du secteur reprennent le flambeau là ou les artisans ont disparu. Tous ces acheteurs sont fidèles au même type de bête tout au long de l’année. En magasin, malgré la crise, la clientèle tient bon.

Carrefour confiant

Si avec une soixantaine d’animaux acquis, Bigard demeure le plus gros opérateur de la place, cette année, le groupe Carrefour s’est montré particulièrement offensif à Romenay. Servi par le groupe coopératif Sicarev, l’enseigne aurait absorbé au moins une trentaine de bêtes, en grande partie destinées aux magasins Carrefour de la région. A en croire un acheteur de l’enseigne nationale, le géant de la grande distribution n’est pas à la veille de laisser tomber ce créneau (200 bêtes achetées sur les concours de Pâques de la région cette année).

 

Shopi de Romenay : + 35 % de chiffre d’affaires sur le rayon boucherie en un an !

Cette année, le supermarché « Shopi » de Romenay a acheté à lui seul huit bêtes au concours de bétail gras de Pâques. Dans ce village où la dernière boucherie artisanale a fermé il y a quelques années, l’enseigne s’est mise à acheter ses premières bêtes primées en 2008. Depuis l’an dernier, le gérant du supermarché a décidé d’approvisionner son rayon boucherie traditionnelle exclusivement avec des charolaises culardes. Une quarantaine de bêtes grasses ont ainsi été écoulées en un an, à raison d’une bête semaine. Les animaux proviennent tous de chez Gilles Thévenard, un engraisseur spécialisé dans l’Ain. Pour le responsable du magasin, la clientèle est ravie. D’ailleurs, le chiffre d’affaires du rayon viande a augmenté de + 35 % en un an !

Carrefour dit vouloir « donner à ses clients une viande d’excellente qualité et communiquer dessus ». Un moyen pour l’enseigne de contrecarrer la « connotation péjorative » de la grande distribution et de profiter du « savoir-faire des éleveurs français ». Répondant à une réelle demande d’authenticité de la part du consommateur, l’enseigne est en train d’étendre sa filière contractuelle « engagement qualité Carrefour » avec les éleveurs.

 

Crise économique en toile de fond

Si le créneau haut de gamme semble conserver ses adeptes, la morosité n’était pas complètement absente. Un opérateur commercial confiait qu’en raison de la crise économique, des enseignes comme Auchan avaient renoncé à leur politique d’achat de bêtes primées. A Romenay comme à Autun quelques jours plus tôt, le nombre d’animaux invendus semblait un peu plus élevé que l’année dernière. C’est dans la catégorie des vaches qu’il restait le plus d’animaux (environ 30 % d’invendu).

En génisses, le taux de vente avoisinerait les 85 % et tous les mâles auraient trouvé preneurs. Quant aux cours, les vaches premiers prix se seraient échangées entre 4,30 € et 4,60 € ; 6,10 € pour un prix d’honneur. En culardes et en génisses, les premiers prix auraient été payés entre 6,10 € et 6,90 €. Si le tarif est monté jusqu’à près de 7,60 € pour un prix d’honneur, en revanche il descendait à 5,30 – 5,50 € pour les deuxièmes prix. En jeunes bovins, les tarifs oscillent entre 3,60 € et 4,10 €. Un bœuf primé aurait obtenu 5,40 €. Des tarifs, somme toute raisonnables et peu différents de l’an dernier. 

Extrait du palmarès

Prix de championnat femelles : Gilles Thévenard.
Prix de championnat mâles : EARL Lartaud Hubert.
Prix d’ensemble mâles : Robert Pont.
Prix d’ensemble génisses : EARL Fontanelle.
Prix d’ensemble culardes : Gilles Thévenard.
Prix d’ensemble vaches : 1er Jean-Guy Bourgeon ; 2è Eric Thomassin.

Prix d’honneur

Jeunes bovins mâles : Jean-Pierre Mornet.
Mâles de plus 30 mois : Jean-Guy Bourgeon.
Femelles moins de 30 mois : Giles Thévenard.
Génisses de 30 à 42 mois : Julien Billoux ; Gilles Thévenard.
Culardes de 30 à 42 mois : Etienne Vollot ; Gilles Thévenard.
Femelles de plus de 42 mois : Jean-Guy Bourgeon.
Vaches : Jean-Guy Bourgeon ; Gaec Garchery.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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