
Le refus de la Fnil de valider les hausses des indices des prix pour le second trimestre est inacceptable selon la Fnpl. L’argument invoqué : s’aligner sur l’Allemagne pour être plus compétitif n’est pas recevable. Les industriels contestent l’application d’un accord du 3 juin dernier au moment même où il avantagerait les éleveurs après des mois d’efforts.
En ne voulant pas valider les hausses des indices de prix du lait pour le second trimestre, les industriels ont-ils compris que l’ambiance est de nouveau explosive dans les campagnes? La réponse est non. Selon Henri Brichart, président de la Fnpl (émanation de la Fnsea) qui tenait une conférence de presse ce mardi 23 mars, "les industriels se moquent même de nous".
![]() Henri Brichart entouré de ses collaborateurs (© Terre-net Média) |
L’intransigeance des industriels est d’autant plus incompréhensible, selon la Fnpl, que tous les indicateurs sont au vert:
- des profits importants, tandis que les éleveurs accusent une baisse de revenus sans précédent, avec de nombreux résultats d’exploitation négatifs;
- un solde du commerce extérieur pour 2009 équivalent à celui de 2007;
- et enfin des marchés de beurre et de poudre de lait assainis grâce aux efforts consentis par les éleveurs de ne pas produire leurs références pour ne pas engorger le marché des produits laitiers.
L’accord du 3 juin prévoit pour le second trimestre 2010 une réévaluation du prix de base du lait d’autant plus forte que la proportion de mix produits est importante. Elle serait au minimum de 5,7 soit 16 € par 1000 litres. Toutes catégories de lait confondues, elle atteindrait 22-23 euros par 1000 litres en moyenne.
A lire aussi :Un courrier adressé par la Fnpl à la commission européenne (pour le lire, cliquez ICI) lui fait part de l’absence d’ambition que revêtent les propositions du groupe de travail de haut niveau en place depuis l’automne dernier. Des propositions qui visent pourtant à rééquilibrer à l’échelle européenne les rapports au sein de la filière lait. |
Par ailleurs, le syndicat fait remarquer que refuser d’appliquer la hausse des indices ne se justifie pas car aucun expert n’est en mesure de prévoir ce que sera l’orientation des marchés. Or dans l’état actuel des choses, si ces derniers se stabilisent à leurs niveaux actuels voire, sont orientés à la hausse, l’écart de prix entre les producteurs pourrait être réduit. Et une moindre hausse des prix de la poudre et du beurre profiterait même davantage aux éleveurs allemands puisque leur prix du lait est lié.
Disparition de l'interprofession
Enfin, l’attitude de la Fnil est, selon la Fnpl d’autant plus surprenante qu’aucun signe ne transparaissait encore il y a 15 jours. Des entreprises comme Danone ont même écrit à leurs éleveurs pour leur signifier qu’elles réévalueraient le prix du lait le 1er avril prochain, fait-elle remarquer.
L’analyse de la situation ne conduit pas pour l’instant la Fnpl à entrevoir une quelconque initiative au niveau national. Elle appuiera localement les manifestations de producteurs au niveau régional si les réunions des Criel n’aboutissent pas. Et si la volonté est de briser l’interprofession, la Fnpl s’adressera aux pouvoirs publics pour leur demander d’appliquer l’accord du trois juin dernier. A quelques semaines de la présentation du projet de loi de modernisation agricole, ses dirigeants demanderont au gouvernement davantage de garanties pour que les relations producteurs-industriels soient plus équilibrées.
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