
L'association des producteurs de lait indépendants (Apli), inconnue encore il y a un an, a mobilisé en masse lundi les éleveurs français, mais aussi ceux d'autres pays européens, en organisant au salon de l'Agriculture une "marche funèbre" contre le prix trop bas du lait.
![]() La marche funèbre était accompagnée de cercueils, à l'image des agriculteurs belges l'été dernier. (© Terre-net Média) |
Celle-ci n'a donné lieu à aucun débordement. L'Apli a vu le jour il y a quelques mois seulement en réaction au discours de la Fédération nationale des exploitants agricoles (Fnsea), le syndicat majoritaire, qui, selon elle, n'a pas su défendre un « prix juste » pour le lait. Depuis, elle a fait tâche d'huile et a réussi à convaincre, y compris chez les adhérents de la Fnsea. Lorsque le cortège est passé devant le stand de la Fnsea, celle-ci a été copieusement sifflée par les manifestants scandant « démission, démission ».
L'Apli et l'Organisation des producteurs de lait (Opl), branche spécialisée de la Coordination rurale (CR) qui a également participé à la manifestation de lundi, réclament un prix de 400 euros la tonne de lait pour couvrir leurs coûts d'exploitation. Ce trimestre, le prix est en moyenne de 295 euros. Au son d'une trentaine de cloches suisses, le cortège a traversé le salon, devant des visiteurs ébahis, mais qui pour certains applaudissaient.
« Seigneur Nicolas, comment faut-il te le dire? On crève! » « Seigneur Nicolas, comment faut-il te le dire? On crève! », pouvait-on lire sur des calicots à l'adresse du président Sarkozy, qui doit venir au salon à la fin de la semaine. « Sur le fond, rien n'est réglé à ce jour. On n'a pas eu d'augmentation. 98% des producteurs de lait perdent de l'argent », a affirmé à l'Afp Pascal Massol.
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« Pour moi, ce n'est pas une manifestation, c'est un enterrement. Un enterrement de la production laitière et je suis très émue », a lancé en tête de cortège Sophie Poux, agricultrice qui s'était fait connaître fin janvier lors d'un échange télévisé entre un panel de Français et le chef de l'Etat. « Seigneur Nicolas, pas de contractualisation, mais régulation des volumes européens », réclamaient d'autres banderoles brandis par des manifestants, dont certains portaient des brassards noirs.
Diminuer les volumes pour que les prix remontent
Les éleveurs dénoncent la dérégulation du marché européen qui a conduit à une chute des prix du lait et réclament la création d'un office du lait européen chargé de réguler prix et volumes. « Depuis qu'on a abandonné les quotas en 2009, les éleveurs suisses produisent à tour de bras. Il faut une diminution des volumes » au niveau européen pour que le prix puisse remonter, affirme Werner Loch, un producteur suisse d'une cinquantaine d'années.
Une centaine de manifestants ont ensuite rencontré Pascal Vine, le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, pour discuter de la politique laitière européenne.
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