 L'agriculture en deuil, déjà mise en avant l'été dernier par les JA belges. (© Terre-net Média) |
«
Seigneur Nicolas, comment faut-il te le dire. On crève ! », pouvait-on lire sur des calicots brandis par les manifestants à l'adresse du président Nicolas Sarkozy. Ils étaient plus d'un millier à défiler, selon une source policière et entre 1.800 et 2.000 selon l'Association des producteurs laitiers indépendants (Apli) qui a appelé à cette manifestation.
« Sur le fond, rien n'est réglé à ce jour. On n'a pas eu d'augmentation. 98 % des producteurs de lait perdent de l'argent », a affirmé à l'AFP le président de l'Apli Pascal Massol, qui s'est félicité d'une mobilisation
« impressionnante » sans débordement.
En tête de cette « marche funèbre », une agricultrice vêtue d'une chasuble de la Croix Rouge précédait quatre éleveurs déguisés en croquemorts et portant un cercueil ceint d'une banderole verte où était écrit en lettre d'or: « mort des producteurs ». Suivaient 34 cloches suisses de plus de 10 kilos chacune transportées sur des charrues. « Pour moi, c'est pas une manifestation, c'est un enterrement. Un enterrement de la production laitière et je suis très émue », a lancé en tête de cortège Sophie Poux, agricultrice qui s'était fait connaître fin janvier lors d'un échange télévisé entre un panel de Français et le président Nicolas Sarkozy.
Il faut diminuer les volumes selon les manifestants
« Seigneur Nicolas, pas de contractualisation mais régulation des volumes européens », pouvait-on lire aussi sur d'autres calicots brandis par des manifestants dont certains portaient des brassards noirs. Les éleveurs dénoncent la dérégulation du marché européen qui a conduit, selon eux, à une chute vertigineuse des prix du lait et réclament la création d'un office du lait européen chargé de réguler les prix et les volumes de lait.
« Depuis qu'on a abandonné les quotas en 2009, les éleveurs produisent à tour de bras. Il faut une diminution des volumes » au niveau européen pour que le prix puisse remonter, affirme Werner Loch, un producteur suisse d'une cinquantaine d'années. « On s'interroge aussi sur la différence de prix du lait en magasin et celui versé au producteur », relève un visiteur de Saône et Loire venu au salon en famille.
Une délégation des manifestants a été reçue ensuite par Pascal Vine, le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire.
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