 Filière porcine : 15.000 élevages et 58.000 emplois en jeu. (© Terre-net Média) |
Deux importantes initiatives prises par la Fnp témoignent de la volonté des éleveurs de reprendre en main la maîtrise de la commercialisation de leurs porcs pour profiter pleinement de la reprise des cours après trois ans de crise. Hier, le logo « Viande de porc française » (VPF) a été relancé par les professionnels de la filière porcine.
Les producteurs de porcs associés à la distribution et à une partie des transformateurs veulent faire de ce logo non seulement un critère d’identification et de traçabilité mais aussi une « marque avant gardiste avec certaines normes, notamment en matière de bien être animal : mise en place de quais d’embarquement, douche et mise à jeun d’animaux pour assurer le bien être durant leur transport ». A travers le logo, les éleveurs veulent surtout signifier la dimension familiale des élevages de porcs français et valoriser leur savoir faire. Les professionnels cherchent en fait à ce que le porc produit en France ne soit plus un produit standardisé !
Ce savoir faire, les enseignes du commerce et de la distribution souhaitent aussi le valoriser auprès du consommateur. Une campagne de communications sera par ailleurs lancée lors du salon de l’agriculture et deux vagues d’insertions publicitaires dans 59 quotidiens régionaux sont programmées.
Pour qu’un produit puisse être étiqueté « Viande de porc française », l’ensemble des opérateurs de la filière doivent être référencés « VPF ». Ils seront donc identifiés et répertoriés. « Il est regrettable que les salaisonniers n’aient pas rejoint l’initiative lancée par les producteurs, la distribution et la majorité des industriels », regrette Jean Michel Serres, président de la Fnp.
En relançant VPF, les professionnels ne font que reproduire une démarche entreprise par d’autres pays européens qui vise à favoriser la consommation de porcs produits sur leur territoire.
Reconquérir les marchés
La seconde initiative porte directement sur la commercialisation des porcs. A Plérin, en Bretagne mais aussi dans l’ensemble du grand Ouest, la Fnp incite les producteurs à reconquérir les marchés en y livrant davantage de porcs via leurs groupements. Trop d’animaux sont vendus directement par ces derniers aux abattoirs et échappent à la loi de l’offre et de la demande. Les éleveurs sont persuadés qu’une offre plus importante de porcs sur les marchés (environ 40.000 de plus par semaine sur le seul marché de Plérin) recréerait une plus forte concurrence bénéfique pour les éleveurs. Aujourd’hui les animaux sont payés par les abatteurs en fonction des cours mais ceux-ci ne reposent que sur un volume réduit d’animaux (à Plérin, environ 60.000 par semaine pour 100.000 animaux abattus par semaine).
A deux ans de la mise en oeuvre des nouvelles normes de « bien être animal » qui vont exiger de nouveaux investissements, l’ensemble de la filière prend conscience que si rien n’est fait, des dizaines de milliers d’emplois sont menacés en France. Sans fonds et donc sans une meilleure valorisation de leurs animaux, les éleveurs très endettés seront contraints d’arrêter définitivement leur en activité. Et sans cochons, les transformateurs n’auraient plus qu’à mettre la clé sous la porte ou à se délocaliser. Il est exclu d’imaginer qu’ils pourront rester compétitifs en important de l’étranger les porcs qu’ils ne trouveront plus localement !
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