Un porc mal soigné, c’est 3 € de perdu par porc !

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Un porc mal soigné, c’est 3 € de perdu par porc !

De nombreux facteurs peuvent influencer les résultats techniques des élevages porcins, comme la conduite d’élevage ou la conduite alimentaire des animaux. L’impact de la santé sur les performances techniques est souvent mis en avant, mais les conséquences d’une dégradation du niveau sanitaire en élevage sont difficiles à quantifier. Grâce à l’étude de l’Ifip-Institut du porc, c’est désormais chose faite !


« L’incidence des maladies pulmonaires
sur les performances techniques des élevages
est importante. Pour éviter de laisser se
développer des situations qui viendraient
grever leurs revenus, les éleveurs doivent
adopter une politique de prévention
de ces maladies respiratoires. »
 (© Terre-net Média)

« Les maladies respiratoires, et notamment celles qui affectent le poumon comme la pneumonie et la pleurésie, sont fréquentes dans les élevages de porcs » expliquait Alexia Aubry, de l’Ifip-Institut du porc le 2 février dernier, à l’occasion des 42e journées de la recherche porcine qui se déroulaient à Paris.

Moins de croissance, plus de mortalité

Les maladies respiratoires pénalisent les performances techniques de l’élevage en raison notamment d’une baisse de la croissance et d’une hausse de la mortalité. « Une étude réalisée en 2005 menée par Eric Pagot, Patrick Pommier et Alassane Keïta montrait notamment que des porcs atteints simultanément de pneumonie et de pleurésie affichaient une croissance de 15 % inférieure à celle des porcs sans pleurésie », soulignait la spécialiste.

D’autres études rapportent également des performances significativement inférieures dans les élevages atteints par ces maladies, en termes de gain moyen quotidien (Gmq), d’indice de consommation (IC) et de taux de mortalité. In fine, les pertes financières importantes pour l’éleveur.
L’Ifip a donc lancé une nouvelle étude visant à évaluer l’impact technique et économique des lésions pulmonaires sur les résultats et économique d’un échantillon d’élevages situés dans le grand ouest de la France. À noter que cette étude s’intègre dans un projet de recherche conduit depuis 2006 par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) concernant les maladies respiratoires des porcs à l’engrais.

Calcul de la marge économique

L’étude s’est appuyée sur les données de Gestion technico-économique (Gte) de 100 élevages sélectionnés au hasard, à partir de listes d’élevages fournies par les organismes partenaires. « Ils ont ensuite été classés en cinq puis trois catégories, selon la gravité des lésions pulmonaires – pneumonie et pleurésie – observées à l’abattoir sur un lot de porcs selon un gradient allant de faiblement à sévèrement atteints. »

Après l’analyse des performances techniques des élevages de chaque groupe, leur marge économique a été calculée, à partir d’un modèle de calcul spécifique (lire les résultats en détail).
« C’est en comparant les marges obtenues pour chacun des groupes que nous avons pu sortir des éléments sur l’impact économique des maladies pulmonaires » résumait Alexia Aubry. « Une différence de près de 3 €/porc produit est obtenue entre les élevages les plus sévèrement atteints par des lésions de pleurésie et de pneumonie et ceux les moins atteints. »

À noter que seules les lésions pulmonaires ont été considérées, en excluant les lésions nasales.

Mettre en place une politique de prévention

L’incidence des maladies pulmonaires sur les performances techniques des élevages est importante. Pour éviter de laisser se développer des situations qui viendraient grever leurs revenus, les éleveurs doivent adopter une politique de prévention de ces maladies respiratoires : établissement d’un diagnostic précis (dont un suivi des lésions à l’abattoir), application d’un programme de prévention adapté incluant le respect des bonnes pratiques d’hygiène, de conduite d’élevage et de logement des animaux.

« Dans un contexte de recherche de coût de revient minimal et de maximisation des performances, cette étude souligne l’importance de l’action à mener pour réduire ces problèmes de santé en élevage », concluait Alexia Aubry.

Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr.

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