Pourquoi la normandisation en Mayenne ?

Jean-Baptiste Prod'homme, exploitant laitier sur le  Gaec de la Châtaigneraie (Mayenne) a normandisé son  troupeau à 50 % en Prim'holstein, sur 4 ans. (© DR)

Des études comparatives menées sur 170 élevages en Normandes et 597 élevages en Prim Holstein, ont permis de déterminer les impacts économiques liés à un changement de race.

Avec une différence de 29 € en faveur de la race Normande, la marge brute pour 1.000 litres de lait vendus, est meilleure en race mixte qu’en race laitière. Ceci est essentiellement du à une meilleure valorisation des produits lait et viande. Les taux plus élevés et spécifiques à la race normande permettent de garantir une certaine qualité du lait (fromageabilité), nécessaire pour la fabrication des produits laitiers. Et les carcasses en Normandes ont des rendements et des poids plus importants qu’en race laitière. De plus, le prix de vente des réformes et des veaux normands sont plus élevés qu’en Prim Holstein.

Cette différence s’explique essentiellement par la reconnaissance des qualités organoleptiques de sa viande.

Les charges engendrées pour la production de 1.000 litres en Normandes sont en revanche plus importantes qu’en Prim Holstein. En effet, pour atteindre le même quota, il faudra un effectif en race mixte plus important qu’en race laitière.

On note chez la Normande, une meilleure efficacité alimentaire et un besoin moindre en concentrés (par vache). Cette race est reconnue plus robuste face aux maladies métaboliques, c’est pourquoi les frais vétérinaires y sont moins importants. Avec 66 % de réussite à l’IA, la race Normande se distingue de ses homologues laitières d’environ 10 points.

Malgré l’ensemble des atouts montrés chez la Normande, il demeure un certain nombre de points à surveiller. Pour réaliser une même quantité de lait, le passage de la race Prim Holstein à la race Normande nécessite une augmentation des effectifs. Hors toute place supplémentaire engendre des surfaces en bâtiment, des investissements et du temps de travail plus importants. De plus, la conduite de tels effectifs nécessite des surfaces fourragères plus importantes et donc des surfaces en cultures de vente moindres.

La race Normande est également contrainte par certains critères génétiques comme sa faible productivité laitière, ses aplombs mais aussi par les mamelles, qui doivent être surveillées.

Concernant l’environnement, la Directive Nitrate impose un apport maximum de 170 unités d’azote par hectare. Cette contrainte environnementale devra tenir compte des facteurs de variation de cette quantité : les niveaux de production et d’alimentation des vaches doivent donc être maitrisés.

* Chiffres et données du CER Sarthe au 1e semestre 2009