
Le gouvernement a présenté mercredi en conseil des ministres les grandes lignes de son plan contre les algues vertes, avec des mesures qui ont été immédiatement critiquées à la fois par les agriculteurs et les environnementalistes de Bretagne.
![]() Les réactions sont vives après l'annonce du plan du gouvernement. (© Terre-net Média) |
Le gouvernement s'était saisi du problème après l'émoi suscité en juillet dernier par la mort subite d'un cheval et le malaise de son cavalier sur une plage des Côtes-d'Armor. Son but affiché est « de supprimer tout risque sanitaire et de réduire les nuisances ».
Présentées par le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno, les mesures visent aussi à « réduire les flux de nitrate vers les côtes », notamment en « modifiant les pratiques agricoles », en mettant en place la « traçabilité des flux d'azote » ainsi qu'en « renforçant les contrôles ». Un dernier volet prévoit enfin « d'améliorer les connaissances sur le phénomène de prolifération des algues vertes et sur les moyens de leurs valorisation », selon Luc Chatel.
Sans attendre les détails qui seront présentés vendredi à Rennes par M. Le Maire, qui a affirmé que ce plan allait « traiter le mal à la racine », et Mme Jouanno, les réactions ont fusé. Agriculteurs et environnementalistes se retrouvent sur un point en déplorant l'absence de concertation: « ce n'est pas notre plan, c'est le plan du gouvernement », dénoncent les deux parties qui avaient en revanche été associées aux travaux menés par la mission interministérielle à l'automne dernier en vue d'établir le rapport qui a servi de base au plan.
Les agriculteurs insistent sur la co-responsabilité des collectivités
« La profession agricole met en garde le gouvernement pour un plan d'action algues vertes inefficaces et dévastateurs pour la Bretagne », a affirmé dans un communiqué le CAP/Bretagne (Comité pour une agriculture positive), une structure récente émanant des organismes professionnels majoritaires. Les agriculteurs, inquiets de devoir supporter de nouvelles contraintes dans un contexte économique déjà difficile, ont tenté d'allumer des contre-feux mercredi lors d'une conférence de presse. Ils ont insisté sur la « co-responsabilité » des collectivités vis à vis des algues vertes.
Pour sa part, la Confédération Paysanne a regretté que le plan ne pose pas « la question du système de production actuel qui entraîne les agriculteurs à la faillite » et génère les algues vertes. « La défense des (emplois) paysans passe par la défense de l'environnement », a assuré Philippe Collin, porte-parole.
Les associations veulent que l'état prenne des mesures préventives, réglementaires notamment
Pour les associations, les questions majeures restent sans réponse: la priorité est-elle donnée à la prévention ou « à la gestion curative des algues vertes »? s'interroge Eau et Rivières. « L'Etat va-t-il enfin prendre ses responsabilités dans le domaine réglementaire », poursuit l'association, évoquant notamment « les extensions d'élevage hors sol » accordées par les préfectures. Les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie « n'ont pas encore établi le lien entre environnement et production. Les deux doivent aller de pair. Tant qu'on les dissociera, ça n'ira pas », a assuré Michel Guillemot, président de « Halte aux marées vertes ».
Quant à Sauvegarde du Trégor, elle propose, « plutôt que de valoriser la pollution (par la méthanisation), de valoriser l'eau en amont » à travers d'un projet économique qu'elle vient de présenter, a réagi son président, Yves-Marie Le Lay.
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