Le groupe laitier Entremont a souhaité lundi que les syndicats condamnent la "violence gratuite" dont il a fait l'objet, tandis que la fédération nationale des producteurs laitiers (Fnpl), branche lait de la Fnsea, principal syndicat agricole, a réaffirmé son soutien aux éleveurs.
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a condamné pour sa part « toute forme de violence », a-t-on indiqué au ministère. « Les difficultés des producteurs sont sérieuses et doivent être traitées avec la plus grande détermination », a-t-on toutefois souligné.
« Nous demandons solennellement aux organisations représentatives agricoles de condamner cette violence gratuite », a déclaré dans un communiqué le groupe laitier. Ce dernier a été la cible dans la nuit de jeudi à vendredi d'actions commando au cours desquelles des bureaux de l'usine de Quimper ont été « saccagés », selon Entremont. Puis le vendredi, un « véritable rodéo » a été mené par une quarantaine d'agriculteurs à bord de leurs tracteurs, qui ont également perpétré des « actes de vandalisme », poursuit le groupe laitier. Plusieurs collaborateurs ont aussi été bousculés, selon Entremont qui réaffirme qu'il « diligentera des plaintes (...) avec la plus grande détermination ».
Trois agriculteurs ont été placés en garde à vue avant d'être remis en liberté vendredi. Le ministre de l'Agriculture s'est entretenu, à la suite des incidents, avec les différentes parties « pour faire un point de la situation », selon le ministère. Le ministre, qui s'est engagé personnellement pour trouver une solution aux difficultés du groupe Entremont grâce à un rapprochement avec la coopérative Sodiaal, a fait savoir qu'il « poursuivra ses efforts pour un projet industriel durable pour l'entreprise ainsi que les producteurs Entremont ».
« Une situation intenable pour les producteurs »
« Personne ne peut cautionner ce type d'actions mais cela montre combien les éleveurs n'en peuvent plus », a déclaré à l'Afp Gilles Psalmon, directeur de la Fnpl. « Cela fait plusieurs mois qu'Entremont dérape sur les prix », a-t-il poursuivi, soulignant que le prix moyen annuel 2009 devrait se situer aux alentours de 250 euros la tonne au lieu des 262 à 280 euros la tonne, prévu dans un accord signé le 3 juin entre producteurs et industriels sous la pression du gouvernement. « Ce n'est pas tenable pour les producteurs, cela fait beaucoup, beaucoup, d'argent perdu », a-t-il fait valoir.
« On ne veut pas de ces actions-là, mais on est poussé à bout », a indiqué à l'Afp Ronan Le Meur, responsable de la section laitière Fdsea du Finistère, qui a lancé un « ultimatum » à Entremont pour que les trois derniers mois de collecte (octobre, novembre et décembre) soient payés sur la base de 272 euros les 1.000 litres, au lieu des 243 euros annoncés.
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