« Des vaches et des opportunités »

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« Des vaches et des opportunités »

« Des vaches et des opportunités. » Telle est la traduction française de « Koeienenkansen », démarche de progrès et d’expérimentation en faveur de l’environnement dans laquelle, Patrick Hoefmans, éleveur laitier néerlandais est engagé depuis 1999. La pression environnementale est forte aux Pays-Bas, un pays où réside en moyenne 395 habitants au km² et où doit cohabiter l’agriculture et des espaces urbains et périurbains en croissance perpétuelle. Visite avec le Btpl.

 


Un corps de ferme bien intégré dans son environnement (© DR)
Du côté de Alphen, dans la région du Nord-Brabant au Sud des Pays-Bas, Patrick Hoefmans, jeune agriculteur, et son épouse sont à la tête d’une exploitation laitière de 100 vaches pour une référence laitière de 903 000 kg et un niveau de production moyen corrigé de 8 428 kg / VL / an. L’exploitation de FLAASDIJK compte 38 ha dont 33 de prairies et 5 de maïs ensilage. Toutefois, 15 ha de maïs supplémentaires sont achetés chaque année sur pied pour répondre aux besoins fourragers du troupeau. Un contrat sur plusieurs années est établi entre l’éleveur vendeur du maïs et Patrick Hoefmans sur les bases d’un prix compris entre 1 500 et 1 700 €/ ha sur pied.

L’environnement, au cœur des préoccupations sociétales néerlandaises.


Entre maïs et herbe, avantage aux prairies (© DR)
Conscients de l’importance de la question environnementale dans leur métier de producteur de lait, Patrick Hoefmans et son épouse sont investis depuis dix ans dans un groupe d’une quinzaine d’éleveurs qui travaillent sur la gestion des effluents et de la fertilisation phospho-azotée.

L’objectif principal réside dans un suivi amélioré de la fertilisation des surfaces fourragères (dont essentiellement les pâtures) à partir d’analyses biochimiques des effluents permettant d’ajuster au mieux les apports de fumures organiques et minérales… Les analyses d’eau révèlent les effets des efforts entrepris : la teneur en nitrate de la nappe phréatique supérieure a diminué de plus de 50% entre 1999 et 2007… mais reste néanmoins élevée : 55 mg/l en 2007…. soit plus de 110 mg/l en 1999 !!

La gestion des effluents d’élevage aux Pays-Bas pose problème étant donné la surface épandable limitée en comparaison des dimensions des structures laitières. Toutefois, une dérogation aux prescriptions européennes existe et autorise 250 unités d’azote animal / ha (au lieu des 170 unités) sous certaines conditions telle la surface en herbe devant représenter au moins 70% de l’assolement de l’exploitation. Bien que l’exploitation de Patrick Hoefmans remplisse ces conditions, ce dernier doit exporter hors de son élevage près de 600 m3 de lisier à un coût compris entre 12,5 et 15 €/m3 (et près de 21 €/m3 pour du lisier de porcs).

Le lait, « c’est dans notre nature »


Campina, coopérative laitière néerlandaise (© DR)
Patrick Hoefmans commercialise son lait auprès du 2nd groupe laitier coopératif néerlandais Campina (dont la fusion avec Friesland Foods, numéro 1 aux Pays-Bas est prochaine). En 2007, le prix moyen du lait vendu a été de 370 € / 1 000 litres contre une moyenne de 334 € / 1000 litres au cours du 1er semestre 2008.

Engagé auprès de sa coopérative dans une démarche d’amélioration du profil en acides gras du lait, Patrick Hoefmans bénéficie d’une prime comprise entre 8 et 12 €/1000 litres selon la teneur en Acides Gras Poly Insaturés (Agpi) de son lait : 12 €/1000 litres au-delà de 20% d’AGPI et 8 €/1000 litres en deçà. Ainsi, une analyse de lait spécifique est réalisée à chaque ramassage. Avec 500 autres producteurs livrant à leur lait à Campina, Patrick Hoefmans a fait le choix de s’investir dans cette voie pour le coté innovant et avant-gardiste de cette démarche et pour le lait à produire en plus résultant de la diminution du taux butyreux liée à l’utilisation d’un aliment

Projets d’avenir…


L’actuelle salle de traite 2 x 6 (© DR)
Patrick Hoefmans et son épouse envisagent l’avenir de leur exploitation avec plus de lait et plus de vaches. Leur projet : 80 vaches laitières supplémentaires soit un troupeau de 180 vaches laitières à terme. Leur contrainte : la main d’œuvre. En effet, en couple sur l’exploitation avec 2 jeunes enfants, la main d’œuvre est le principal facteur limitant.

Leur solution : S’équiper de 3 robots de traite en remplacement de l’actuelle 2x6 nécessitant 3 heures de traite matin et soir et augmenter les achats de fourrages à l’extérieur afin de ne pas se créer une charge de travail supplémentaire dans la gestion des cultures…et peut-être également pour des raisons économiques. En effet, à l’achat, le prix moyen du foncier se négocie autour de 36 500 € / ha en 2007 aux Pays-Bas.

Mais augmenter sa production laitière nécessite également d’accroître sa référence laitière. Aux Pays-Bas, les quotas sont « marchands » et se négocient entre 1 € et 1,8 € / litre de lait selon la période. 60% de l’actuelle référence de l’exploitation de Patrick Hoefmans a été achetée à un prix moyen de 1,8 € / litre.

Le futur promis aux quotas laitiers aura des effets certains sur l’orientation des projets de développement de Patrick Hoefmans et son épouse, des éleveurs laitiers néerlandais et européens.

L’exploitation de Patrick Hoefmans en image


Des bâtiments typiques et bien intégrés dans le paysage (© DR)

 


Vaches et Génisses sous un même bâtiment (© DR)

 

 


Equipement « maison » pour repousser la ration à l’auge (© DR)

 

 


Tout pour le confort des animaux (© DR)

 

 


Une paroi séparatrice au niveau du tank avec groupe froid
à l’extérieur pour réduire à la facture d’électricité (© DR)

 

 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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