
Choisir un système bien adapté à son exploitation et à ses envies puis s’y tenir. C’est une des clés pour optimiser sa rentabilité d’après l’étude réalisée par Cogédis auprès de ses clients. Plus de détails avec Guy Lemercier.
![]() Cogédis pend en compte le coût de renouvellement dans son calcul de coût de production. (© Terre-net Média) |
Et d’après les chiffres collectés par cette association d’expertise comptable, ce sont les exploitations qui vont au bout de leur système, intensif comme extensif, qui dégagent la meilleure rentabilité. « Le plus important est la cohérence et la maîtrise de ce système. Il faut choisir le mieux adapté à son exploitation en fonction de son troupeau, des conditions pédoclimatiques ou encore de la pression foncière, mais aussi le mieux adapté à ses envies car on ne fait bien que ce qu’on aime. Et quand on définit un axe, que ce soit un axe de développement, de diversification, d’alliance ou de repli, il faut s’y tenir. »
5 postes représentent 75 % des coûts de production
Selon l’étude technico-économique de Cogédis, le coût de production moyen par 1.000 litres de lait est passé de 277,3 € en 2007-2008 à 298,3 € en 2008-2009. L’alimentation (28 %) est toujours le premier poste de dépense devant la mécanisation (20 %), les frais de bâtiments et foncier (11 %), les autres charges de structures (8 %) et le coût de renouvellement (7 %). A eux cinq, ces postes représentent 74% du coût de production total. Viennent ensuite les frais de personnel, les autres charges opérationnelles, les frais financier, les frais d’élevage, les frais vétérinaires puis l’eau et l’électricité.
« Il n’existe malheureusement pas de recettes miracles pour réduire ce coût de production. Les 25 % meilleurs élevages arrivent à 239,7 €/1.000 litres de lait, mais en optimisant minutieusement tous les postes. » Et même si l’alimentation caracole en tête des dépenses, chercher à la réduire à tout prix n’est pas un bon calcul. « Ce n’est pas en baissant le coût alimentaire qu’on augmente son efficacité économique, confirme Guy Lemercier. Il ne faut pas oublier que le premier potentiel économique des exploitations, ce sont les vaches ! Il faut plutôt chercher à optimiser l’efficacité de la ration. Et d’ailleurs, on remarque que les meilleures exploitations utilisent moins de concentrés donc, au final, engagent moins de charges… »
Mécanisation : investissement ou externalisation ?
![]() Guy Lemercier est intervenu lors des journées rentabilité organisées par Keenan. (© Terre-net Média) |
Une des particularités françaises, c’est aussi le poids des charges de structure qui sont beaucoup plus importantes que les charges opérationnelles. Et la différence est encore plus nette que pour ses voisins européens. « Les éleveurs doivent être très prudents dans la maîtrise des coûts des bâtiments et notamment bien prendre en compte leur capacité de remboursement des emprunts. Il vaut par exemple mieux privilégier des bâtiments évolutifs plutôt que de les surdimensionner car on ne peut plus faire machine arrière après... »
Pensez au coût de renouvellement
Quant au coût de renouvellement, qui se calcule en faisant la différence entre le prix de revient des génisses (ou prix d’achat des vaches laitières) et la vente des réformes, Cogédis met en avant trois leviers pour le réduire : « Diminuer le prix de revient de ses génisses, optimiser son taux de réforme et améliorer la vente des réformes. Plus on augmente la durée de vie des vaches laitières, plus on baisse ce coût. Là encore, l’écart entre la moyenne et les meilleures exploitations est important puisque les premières déboursent 20,9 € par 1.000 litres de lait et les secondes 15,8 €. »
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