Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a défendu mardi l'enveloppe de 280 millions d'euros annoncée par Bruxelles pour venir en aide aux producteurs laitiers, lors d'entretiens avec les syndicats agricoles qui la jugent "insuffisante".
![]() Bruno Le Maire estime important l'effort fait par la commission européenne (© Terre-net Média) |
Cela représente, a fait valoir le ministre, près de la moitié du budget que Bruxelles consacre aux mesures d'intervention pour le secteur laitier. « Ce que nous avons obtenu à Luxembourg est une étape majeure » mais, a-t-il ajouté, « ce n'est pas la fin du chemin. Il faut poursuivre ».
Les syndicats, confortés par le succès des manifestations des producteurs vendredi, ont été reçus mardi par le ministre pour discuter du « plan global » de soutien aux agriculteurs qui devrait être annoncé prochainement par le chef de l'Etat. « Cela me paraissait normal » de recevoir les syndicats représentatifs, la Fnsea, les Jeunes Agriculteurs, la Coordination rurale et la Confédération paysanne « après la crise du lait et la mobilisation de vendredi », a souligné M. Le Maire. Il s'agissait, a-t-il expliqué, de faire le « point sur la situation » et de définir les « réponses nécessaires pour sortir de la crise » actuelle de l'agriculture que M. Le Maire a jugée « sans précédent ».
Le ministre a confirmé à ses interlocuteurs qu'il proposerait « un plan de mesures globales » pour répondre au « désarroi » et à la « détresse » des agriculteurs. Il n'a toutefois pas apporté plus de précisions, dans « l'attente des arbitrages du Premier ministre et du chef de l'Etat », qui seront annoncés prochainement, a-t-il répété, sans donner de date.
A la mi-septembre, des producteurs de lait avaient fait la grève des livraisons pendant deux semaines pour protester contre la chute des prix. La semaine dernière, 52.000 agriculteurs sont descendus dans la rue à l'appel de la Fédération des syndicats d'exploitants agricoles (Fnsea) pour dénoncer la baisse de leurs revenus.
« Nous avons besoin d'une réponse rapide du chef de l'Etat », a déclaré Dominique Barrau, secrétaire nationale de la Fnsea, à l'issue de son entretien avec le ministre. « Si nous n'obtenons pas ces réponses, nous sommes prêts à recommencer », a-t-il ajouté. Le syndicat majoritaire demande un "plan d'urgence" de 400 millions d'euros pour 2009, accompagné d'aides pour une réduction des coûts salariaux, des mesures dont le coût est évalué à environ 550 millions d'euros.
La Confédération paysanne a pour sa part réitéré sa demande d'une réouverture « urgente » des négociations pour obtenir une augmentation du prix du lait, mais le ministre ne souhaite pas rouvrir pour l'heure ce dossier explosif.
Philippe Collin, porte-parole de la Confédération, « déçu » au sortir de la réunion avec M. Le Maire, a déploré que celui-ci travaille à des « mesures conjoncturelles », des « rustines sur un bateau pneumatique en train de couler ».
| Lire la réaction de la Coordination rurale reçue par Bruno Le Maire |

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