 Il faut s'attendre à d'autres mouvements après les annonces décevantes des ministres de l'agriculture, selon les syndicats (© Terre-net Média) |
« 280 millions et après ? Voilà le seul chiffre qui est sorti hier du chapeau de Bruxelles pour ‘calmer les laitiers’ » déplore la Fnsea.
« Mme Fischer Boel s’est dit « plumée ». Le problème c’est que c’est trop peu et bien trop tard. Cela ne résout en rien les problèmes profonds qui se posent au secteur laitier », ajoute le syndicat majoritaire.
« Ce n’est pas avec des fonds de tiroirs que l’on traite une profession laissée à l’abandon par un libéralisme forcené », ajoute pour sa part la Fédération nationale des producteurs de lait, émanation de la Fnsea. Le syndicat a déjà fait ses calculs. Les JA évaluent à 450 euros par exploitant « si cette proposition est acceptée, une somme bien insuffisante au regard des besoins des agriculteurs ».
En fait, les décisions annoncées lundi 19 octobre n’apportent pas de solutions durables aux difficultés des éleveurs selon les syndicats.
Pour une augmentation du prix du lait
La FNPL « reprendra les négociations avec les entreprises pour faire valoir ces arguments et la volonté des éleveurs de retrouver enfin un prix plus satisfaisant.
En 2009, les producteurs de lait ont dû faire face à une augmentation exceptionnelle des charges. Ils exigent des réponses immédiates pour soulager les trésoreries des exploitations ».
« Il est de l’entière responsabilité des Pouvoirs Publics d’apporter les mesures d’urgence notamment en acceptant notre revendication d’une année blanche. »
|
« Nous attendons de l’Europe une ligne politique forte en faveur de la régulation des marchés» a déclaré pour sa part William Villeneuve, Président de Jeunes Agriculteurs. « L’Union Européenne doit se ressaisir et proposer enfin aux producteurs de lait de véritables remèdes à la crise et des solutions durables pour faire face à la volatilité des prix liée à la dérégulation des marchés », explique la Confédération paysanne.
Absence de proposition ambitieuse
« Ce n’est pas de « poules aux œufs d’or » (1) dont les paysans ont besoin mais d’une politique de maîtrise et de répartition de la production ! », a ensuite ajouté le syndicat de Bagnolet
« Seule cette politique permettra l’établissement durable du prix rémunérateur et du revenu. De plus, elle représente un moindre coût pour le contribuable, comme l’a démontré la Cour des comptes européenne dans son rapport du 15 octobre dernier ».
L’Emb se démarque de ce flot de critiques. L’organisation européenne voit un signe encourageant dans les décisions de Luxembourg surtout après la rencontre de Romuald Schaber, président de l’Emb avec le président du Conseil européen Eskil Erlandsson qui a « annoncé que tout devait être fait pour équilibrer le marché ». « La volonté du groupe d’experts de haut rang qui réunit des représentants de gouvernement de tous les États européens de réfléchir à des règles du marché est nouvelle. » déclare Pascal Massol de la fédération française Apli.
Le marché à terme ne constitue pas un barrage à la crise
Parmi les propositions du couple franco-allemand pour restructurer la filière lait, est envisagée la création d’un marché à terme européen des produits laitiers. Sur ce point, le Moma (1) fait remarquer que cette option ne constitue en rien une solution adéquate aux problèmes de la filière européenne du lait. Aux Etats-Unis « alors qu’il existe depuis un certain temps un marché à terme américain pour les produits laitiers, ce dernier n’a pas empêché la crise de se produire. Un constat qui devrait faire réfléchir les décideurs politiques européens à l’heure où ils cherchent à favoriser la création d’un marché à terme européen de produits laitiers, afin de développer les instruments privés de gestion du risque ». « Le fait que la crise laitière touche simultanément les Etats-Unis et l’Union européenne démontre bien qu’une initiative nationale n’aura qu’un effet limité, il est plus que temps de réguler les marchés du lait à un niveau international, conformément aux propositions de Momagri ! » |
|
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?