Maintenir la vigilance

Article réservé aux abonnés.

Maintenir la vigilance

Des cas de fièvre charbonneuse ont été relevés dans le Doubs, comme l’a rappelé l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, dans son bulletin épidémiologique daté de juin dernier.


Le sol est un réservoir permanent de la maladie (© Terre-net Média)
Ces faits rappellent que cette maladie peut encore sévir en France et qu’elle doit donc faire l’objet d’une vigilance permanente de la filière. En effet, en France, la fièvre charbonneuse apparaît régulièrement de manière sporadique dans des régions ayant déjà connu par le passé des épisodes charbonneux. Ces épisodes sont généralement de faible importance avec un ou deux foyers et un ou deux animaux morts par foyer. Cependant, des manifestations plus importantes se produisent, à l’image de celle qui a affecté le Doubs au cours de l’été 2008 (lire ici). En effet, cette zoonose grave peut à tout moment ressortir périodiquement dans les zones contaminées, en raison notamment de l’abandon progressif de la vaccination dans les zones à risque.

Courte période d’incubation

Cette fièvre est de plus systématiquement mortelle chez les animaux, avec un taux de létalité important pour les formes pulmonaires et digestives. Elle nécessite donc la mise en place rapide de mesure gestion sanitaire. La maladie se développe en fonction de l’espèce touchée et de la porte d’entrée du germe (tube digestif, voie respiratoire ou peau). Sa période d’incubation est relativement courte, comprise entre 1 et 5 jours. Les symptômes liés sont à relier à une septicémie avec augmentation de la température, formation d’œdème, trouble du sang.

À noter que le sol, contaminé par les spores, est bien évidemment un réservoir permanent de la maladie. Dans ce cas, les animaux peuvent donc être touchés par ingestion d’herbe ou de terre contaminée.

Gestion sanitaire

Le diagnostic sera fait après prélèvement soit de sang, de lait ou d’organes (rate, foie, poumon) si l’animal est mort. En cas de suspicion, l’éleveur devra obligatoirement faire alerter la Ddsv, puis la Dgal et demander un appui technique et scientifique au laboratoire d'études et de recherches en pathologie animale et zoonoses de référence de Maisons-Alfort pour confirmation du diagnostic.

En attendant les résultats, il devra confiner les animaux sur l’exploitation, maintenir les animaux présents sur les pâtures contaminées pour ne pas transférer les germes ailleurs et bien entendu, vacciner rapidement les animaux. En France, un seul vaccin est disponible. Il confère une immunité solide et durable d’un an dans les 15 jours suivant la vaccination.

Cas des exploitations laitières

Pour les exploitations laitières, des mesures supplémentaires sont prévues : gestion du lait, relever le niveau de surveillance des animaux en lactation, veiller à bien désinfecter le matériel et, la maladie étant transmissible à l’Homme, il est conseillé aux personnes en contact avec les animaux d’aller consulter leur médecin en prévention.

Si la maladie est confirmée, au-delà de la vaccination préventive, le contrôle des charniers doit être également renforcé.

Le saviez-vous ?

La fièvre charbonneuse ou charbon bactéridien (anthrax en anglais) est une maladie zoonotique de répartition mondiale due à Bacillus anthracis. Elle atteint les mammifères et quelques espèces d’oiseaux, mais touche en général les herbivores. Classée dans la liste de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), elle fait partie en France des maladies réputées contagieuses et donne lieu à l’application de mesures de police sanitaire. Elle est de plus reconnue comme maladie professionnelle et est redevenue, depuis 2001, une maladie à déclaration obligatoire chez l’Homme.

Les spores peuvent sporadiquement remonter des sols sous influence des conditions pédo-climatiques, mais le rôle de ces dernières est encore mal connu : alternance d’épisodes secs et humides avec forte pluviométrie, chaleur modérée à forte, hydrogéologie de la zone avec présence d’eaux de surface ou de remontées d’eaux souterraines, géologie de la zone avec sol à pH neutre ou basique et sous-sol calcaire…

En outre, des facteurs mécaniques (retournement de la terre, creusement de tranchées, dessouchages…) peuvent également être à l’origine d’une remontée de spore à la surface.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...