 Les salers ont la côte à Cournon (© Terre-Média) |
"De plus en plus prisée, elle s'adapte bien aux nouvelles politiques d'élevage peu coûteuses", assure Bruno Dufayet, président du Groupe Salers Evolution, venu faire sa promotion au sommet de l'élevage. "Aujourd'hui, un éleveur c'est plus sur la maîtrise de ses charges qu'il fait son revenu. Et la Salers est la race la mieux adaptée pour répondre à ses attentes", ajoute-t-il.
De fait, les effectifs de Salers, reconnaissables à leur robe acajou à poils longs et à leurs cornes en forme de lyre, ont progressé de 23% depuis 2001 en France, précise M. Dufayet. On compte aujourd'hui 210.000 Salers en France, dans son berceau qu'est l'Auvergne mais aussi en Bretagne ou en Normandie.
La race a essaimé dans 30 pays, des Etats-Unis à la Chine. Jusque dans les années 1960, elle était utilisée aussi bien pour produire du lait, de la viande que pour la traction. Désormais, 95% des génisses sont des vaches allaitantes, destinées à la production de viande, tandis que 5% sont utilisées pour leur lait et la fabrication de fromages AOC.
La Salers produit en effet de 6,9 à 8,9 kilos de lait par jour, contre 4,8 à 7,6 kilos pour les autres races à viande, selon le Groupe Salers Evolution. Ses qualités maternelles mais aussi sa rusticité, sa capacité à s'adapter à des climats et à des reliefs difficiles et sa facilité de vêlage, en font la favorite des agriculteurs auvergnats qui ne tarissent pas d'éloges à son égard. "C'est une vache qui nourrit très bien son veau, en quantité et en qualité", explique Fernand Fourtet, à la tête d'un troupeau de 55 mères allaitantes en Corrèze, rencontré lui aussi au sommet de l'élevage, qui s'est achevé vendredi.
Sommet où a été organisé pour la première fois cette année le concours national de la race qui tient son nom d'un village médiéval du Cantal, où dans les années 1850 un éleveur a procédé à des croisements ayant conduit à la Salers actuelle. "Parfois, quelques minutes après la naissance, elle stimule déjà son veau, c'est une très bonne mère, et pour nous c'est moins de travail", explique encore l'éleveur, qui n'a jamais eu à pratiquer de césarienne.
"Aujourd'hui, les éleveurs aspirent à avoir une vie sociale décente. La résistance de la Salers en fait une vache moderne avec peu d'intervention au niveau sanitaire, ce qui dégage du temps pour l'éleveur", confirme M. Dufayet. Et puis, "elle est capable de produire un veau par an et de le nourrir jusqu'à 370 kg (environ 10 mois), ce qui nous assure une garantie de revenu", souligne Claude Duval, éleveur à Valette (Cantal). Le tout sans complément alimentaire puisque cette race assimile très bien les fourrages grossiers: "Elle mange de l'herbe du 1er mai au mois de novembre à 1.200 m d'altitude sans complément donc en coût de production, ça laisse aussi une grande marge", selon M. Duval.
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