Cette réunion consacrée à la crise du secteur a été convoquée notamment à la demande de la France, qui plaide en faveur d'une « nouvelle régulation » dans la profession, passant par le maintien d'aides importantes.
Devant les ministres, la commissaire a proposé de mettre en place un groupe d'experts de haut niveau chargé de réfléchir aux problèmes du secteur laitier. Il devra notamment se pencher sur la mise en place de « relations contractuelles » au niveau national entre producteurs laitiers et industriels, afin d'offrir aux premiers « plus de pouvoir de négociation » dans la fixation des tarifs, et de limiter les effets « de la volatilité des prix ».
Il faut « un niveau de prix qui permette aux agriculteurs de survivre, de gagner de l'argent et d'investir dans l'avenir », a estimé la commissaire danoise. Pour le reste, elle a jugé que les mesures de soutien au secteur déjà décidées par ses services commençaient à faire remonter sur les prix, semblant du même coup en exclure de nouvelles.
Elle s'est ainsi montrée très sceptique concernant l'idée de débloquer « plus d'argent de l'UE » en faveur d'un programme conjoncturel pour les producteurs laitiers, proposée par l'Allemagne. « Je ne suis pas sûre que les ministres des Finances partagent cette opinion. Nous dépensons 5 milliards d'euros aujourd'hui pour augmenter le prix du lait de 3,5 centimes/litre », a souligné Mme Fischer Boel devant la presse. « Mais merci, si les Etats membres sont prêts à me donner cet argent, je ferai certainement attention à ce qu'il soit distribué de façon équitable », a-t-elle ironisé.
Les ministres de l'Agriculture de vingt pays européens, emmenés par la France et l'Allemagne, ont de nouveau réclamé lundi à Bruxelles la mise en place d'une « nouvelle régulation » sur le marché du lait. Outre la France, l'Allemagne et la Belgique, le groupe comprend notamment l'Italie, la Pologne et l'Espagne. Toutefois, derrière l'unité affichée sur la nécessité de ne pas laisser le secteur laitier livré à la seule loi du marché, les avis de ces 20 pays continuent de diverger sur les détails des mesures à prendre.
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