Plus de 1.500 tracteurs ont envahi jeudi matin les rues de Strasbourg pour une manifestation des agriculteurs du Bas-Rhin qui veulent attirer l'attention sur la situation très difficile de la profession, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Les manifestants, issus de toutes les filières (lait, élevages, céréales, fruits et légumes) sont arrivés en convois, escortés par la police, en provenance de différents points de rendez-vous situés dans les cantons du département.
Un important cortège de plusieurs kilomètres de long a rassemblé plus de 1.500 tracteurs au centre de Strasbourg, selon Denis Ramspacher, président de la FDSEA Bas-Rhin, l'un des organisateurs de cette action avec les Jeunes agriculteurs du département. La police, contactée par l'AFP, n'était pas en mesure de chiffrer la participation dans l'immédiat.
"Nous sommes plus nombreux que prévu", s'est félicité le syndicaliste agricole. "Par le passé, on avait déjà réussi à rassembler 2.000 tracteurs à Strasbourg, mais il y avait des Haut-Rhinois et des Allemands", a-t-il précisé.
Le rassemblement était destiné à protester contre la dérégulation des production et la baisse des cours des céréales et à appuyer la démarche des producteurs de lait qui ont prévu une journée nationale d'action le 16 octobre. Souvent accompagnés de leurs femmes et enfants, les agriculteurs juchés sur leurs tracteurs actionnaient bruyamment des cornes de brumes et des klaxons, avec des banderoles proclamant "Europe, n'oublie qui nourrit tes enfants", "Chez nous aussi il y a des suicides" et "Lait, viande, céréale, rien ne va, c'est pour ça qu'on est là".
Après le défilé, les manifestants devaient se rassembler non loin du Parlement européen pour un meeting et quelques actions symboliques. "La pression est forte sur le terrain, il fallait agir dès maintenant", a expliqué M. Ramspacher. "Au niveau français, il nous faut une aide de l'Etat pour arriver à passer ce cap difficile", a-t-il ajouté.
Déjà mardi soir, les agriculteurs bas-rhinois avaient allumé simultanément des feux sur une vingtaine de parcelles des feux, visibles de loin, afin de protester contre "l'ultralibéralisme". Jeudi, la circulation était perturbée dans tout le département depuis le début de la matinée. Elle était paralysée dans la moitié de la ville en milieu de journée.
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