 Fin d'une grève partiellement suivie (© Terre-net Média) |
De son côté, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, poursuivait jeudi ses contacts avec la filière laitière en France et ses homologues européens pour trouver une solution à la crise.
« La grève est suspendue jusqu'au 5 octobre », a indiqué à l'AFP le président de la confédération européenne des producteurs laitiers (EMB), Romuald Schaber.
« Mais elle reprendra aussitôt si aucune décision raisonnable n'est prise » par les ministres, a-t-il ajouté. « Les actions continuent », a indiqué Erwin Schöpges, président du Milk Interest Group (MIG), une organisation de producteurs belges, membre de l'EMB. Il a souligné que des épandages dans des champs ou des dons de lait à la population allaient se poursuivre d'ici au 5.
Lors d'un point presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue irlandais Brendan Smith, M. Le Maire s'est réjoui: « nous avons la voie libre pour bâtir une régulation européenne alors qu'il y a quelques jours ou quelques semaines la voie était bloquée ».
Le ministre a d'ailleurs remercié l'Irlande, l'un des premiers pays européens à s'être rallié au projet de régulation pour le secteur laitier proposé par la France et l'Allemagne. Ce projet est désormais soutenu par 20 des 27 pays de l'Union. La signature mercredi de l'Italie est « une évolution majeure », selon M. Le Maire, de même la tenue le 5 octobre à Bruxelles d'une réunion informelle extraordinaire des ministres européens de l'Agriculture.
Branche de la Coordination rurale, l'Organisation des producteurs de lait (OPL), qui avait appelé à la grève du lait en France, souhaitait lever le mouvement mais attendait le feu vert de l'EMB (European Milk Board). Celle-ci avait appelé, le 10 septembre, à la grève au niveau européen. Les éleveurs réclament un prix minimum entre 350 et 400 euros les 1.000 litres, contre 260 à 280 euros actuellement en France et réclame une régulation du secteur pour éviter la volatilité des prix.
« Nous estimons qu'il faut maintenant laisser à la politique le temps de faire son œuvre », a déclaré Daniel Condat, président de l'OPL. Il a toutefois prévenu: « On a levé les blocages de laiteries rapidement, on peut les rebloquer très vite ». L'OPL s'est dite par ailleurs « satisfaite » des propos du président de la République, qui a souligné jeudi depuis New York, la nécessité de « se battre pour une nouvelle régulation agricole ». « C'est toute la politique agricole commune qui doit être rebâtie sur de nouvelles bases », a affirmé le chef de l'Etat.
L'OPL attend aussi des informations sur les projets de réorganisation de l'interprofession laitière à laquelle elle souhaite participer, ce qui n'est pas le cas actuellement puisque seule la fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), branche de la FNSEA, principal syndicat agricole français, y prend part. De son côté, Pascal Massol le président de l'organisation des producteurs laitiers indépendants (APLI), l'autre mouvement qui avait appelé à la grève en France, a également estimé que des « avancées notoires (avaient) permis la levée de la grève ». « Nous restons très vigilants, mais on va donner le temps et la chance aux politiques de s'exprimer ».
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