Au 13ème jour de la "grève du lait", les éleveurs ont poursuivi des actions sporadiques d'épandages ou de blocage de laiterie, tandis que la présidence de l'Union européenne annonçait une réunion extraordinaire des ministres de l'Agriculture le 5 octobre consacrée au lait.
"J'ai décidé d'inviter mes 26 collègues européens à une réunion le 5 octobre à Bruxelles avec la commissaire (à l'Agriculture) Mariann Fischer Boel qui présentera une feuille de route pour le secteur laitier européen", a déclaré le ministre suédois de l'Agriculture, Eskil Erlandsson.
Un peu partout dans les zones de production laitière, les éleveurs ont poursuivi leurs actions. En Loire-Atlantique, ils bloquent depuis mardi quatre laiteries (Terrena à Ancenis, Lactalis à Bouvron et Vallet et Colarena à Campbon), selon l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli). Ils laissent entrer les camions de collecte mais bloquant les camions de produits finis, selon la même source.
Même situation devant deux laiteries de Vendée, où selon l'Apli, beaucoup se rallient à ce mode de protestation "symbolique". "Nous avons un peu moins de monde pour la "grève du lait", c'est très difficile financièrement pour certains et beaucoup souhaitaient nous soutenir sans forcément faire grève", a expliqué à l'AFP Jean-Louis Petit, de l'Apli Vendée. Dans la Sarthe, plusieurs citernes ont été épandues en milieu de journée dans un champ par des adhérents de l'Apli.
Des adhérents de la FDSEA (syndicat majoritaire officiellement opposé à la "grève du lait") ont participé à ce geste en signe de "solidarité entre producteurs", ont indiqué ces derniers à un correspondant de l'AFP. Autre signe de solidarité existant au niveau local entre éleveurs, les Jeunes Agriculteurs (proches de la FNSEA) de l'Orne ont eux aussi appelé leurs adhérents à "la non-livraison du lait mercredi et jeudi", selon leur président Stéphane Davy.
Dans le Sud-Ouest, des producteurs basques ont organisé une distribution gratuite de lait devant la sous-préfecture à Bayonne, après avoir détourné trois camions de collecte à l'appel du syndicat basque Euskal herriko Laborarien Batasuna (ELB). "Les grévistes sont déterminés et de nouveaux producteurs rejoignent régulièrement le mouvement", a assuré un responsable d'ELB, estimant qu'environ 300 éleveurs -soit plus de 80% des producteurs laitiers du Pays basque- participaient désormais au mouvement.
Chez l'industriel Sodiaal Sud-Est, basé à Viennes (Isère), on indique un taux de 30% de grévistes partiels "qui jettent une traite ou deux mais continuent à nous approvisionner".
A Valognes dans la Manche, la coopérative Les Maîtres laitiers du Cotentin ont arrêté mardi pour deux jours un de leurs trois sites de production, par manque de lait. Mais l'objectif des grévistes d'arriver à ralentir fortement l'activité des transformateurs ne semble toutefois pas atteint. Selon Laurent René, un responsable CFDT de l'agroalimentaire dans la Manche, "la baisse de la collecte est en moyenne de 25% à 30%" dans son département.
Mais la "production est quasiment correcte partout", dit-il. "Il n'y a pas de pénurie, il faut bannir ce mot", affirme l'Atla, association regroupant industriels privés et coopératives. "S'il y a un problème quelque part (à cause des blocages à l'entrée d'une laiterie, ndlr), le lait est transféré d'une usine à l'autre", ajoute-t-on de même source. Les industriels interrogés par l'AFP continuent d'affirmer que la baisse de collecte reste le plus souvent inférieure à 10%.
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