Des agriculteurs de la Confédération européenne des producteurs laitiers (EMB) ont déversé symboliquement lundi un "lac de lait" devant la Commission européenne pour attirer l'attention de son président José Manuel Barroso sur la crise que traverse leur secteur.
Le président de l'Emb, l'allemand Romuald Schaber, et Erwin Schöpges, président de l'organisation belge Milk Producer Interest Group (Mig), ont ouvert les vannes de trois citernes de lait, déversant plusieurs milliers de litres dans un petit étang bâché entouré de bottes de paille, en plein quartier européen de Bruxelles. "Cette action est symbolique, mais près de 40 millions de litres de lait seront déversés ailleurs en Europe aujourd'hui" par les agriculteurs en grève du lait, a affirmé M. Schaber. Erwin Schöpges n'a pu retenir un sanglot en ouvrant les robinets.
Dans une lettre qu'il entendait remettre lundi à M. Barroso, le président de l'Emb réclame "la mise en place de mécanismes efficaces afin d'assurer une production et un approvisionnement stable de lait" en Europe. Soulignant que "des dizaines de milliers de producteurs laitiers sont au bord de la ruine", il demande à être reçu "dans les prochains jours" par M. Barroso pour lui expliquer les propositions des producteurs laitiers.
Les dernières idées présentées jeudi par la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel pour venir en aide aux agriculteurs confrontés à des prix particulièrement bas pour le lait sont jugées insuffisantes par l'Emb. Mme Fischer Boel a notamment proposé d'assouplir les conditions dans lesquelles les Etats membres peuvent racheter leurs quotas (plafonds de production) à des agriculteurs souhaitant quitter le secteur laitier. Ce faisant, "elle reconnaît indirectement qu'il faut retirer des quantités de lait du marché" pour faire remonter les prix, a relevé Romuald Schaber. "Mais là où nous ne sommes pas d'accord, c'est qu'elle veut par ce biais forcer les restructurations (en encourageant les agriculteurs à quitter le secteur), alors que nous plaidons pour qu'on leur donne la possibilité de réduire leur production de façon temporaire", a-t-il ajouté. En outre, la Commission laisse les Etats libres de choisir leurs réponses à la crise, alors qu'il faut de l'avis de l'Emb une réponse coordonnée "au niveau européen".
Bruxelles a par ailleurs confirmé la semaine dernière sa volonté d'autoriser temporairement les gouvernements à verser jusqu'à 15.000 euros d'aide par exploitant. La Commission a également repris une idée proposée par la France et l'Allemagne, soutenues par quelque 16 autres pays européens, consistant à ce que le prix du lait soit fixé lors de négociations entre producteurs et laiteries ou industriels. Une option que rejettent certains éleveurs, qui craignent d'être soumis au "diktat" des industriels.
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