La "grève du lait" débute dans les grandes régions productrices (synthèse de la situation)

La "grève du lait" lancée jeudi par des éleveurs français pour protester contre l'effondrement des prix au niveau européen a donné lieu à plusieurs actions de producteurs, notamment dans les grandes régions productrices comme la Bretagne et le Nord.

La grève était suivie par 25 à 30% des producteurs de lait dans le Grand Ouest (Normandie, Bretagne, Pays de Loire) et le département du Nord, régions qui concentrent 60% de la production laitière française, selon le président de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) Pascal Massol.

Pour la Fnsea, premier syndicat agricole français, cette grève est cependant "peu suivie" que ce soit en France ou en Europe, et "n'infléchira pas les positions de l'Union européenne" sur la suppression des quotas.

Ils ont ouvert les vannes des tanks

L'Apli, partisane d'"opérations pacifiques" selon son président Pascal Massol, a organisé des opérations de distribution gratuite de lait et des destructions dans des fosses à lisiers, tandis que la Confédération paysanne interceptait des camions de collecte. "On n'aura pas la tendance exacte avant lundi puisque la collecte s'organise sur trois jours. Les gens sont motivés", a assuré Karol Bulcke, délégué départemental de l'Apli dans le Nord.

Dans l'Orne, Anton Sidler, responsable local Apli, annonce "une bonne quarantaine de % de participation". Le Finistère a aussi vu "entre 30 à 40%" de mobilisation, selon l'Organisation des producteurs de lait (Opl, proche de la Coordination rurale). Dans l'Ain, une cinquantaine de membres de l'Apli ont ouvert les vannes des tanks, vidant le lait dans les fosses à lisier ou le distribuant à des consommateurs. Des distributions gratuites de lait ont été organisées sur des marchés, comme à Vire (Calvados) ou Avesnes-sur-Helpe (Nord). A Toulouse, place du Capitole, une vingtaine de producteurs de l'Apli ont distribué 1.300 litres de lait vendredi matin, demandant 25 centimes par litre, prix de la bouteille et du bouchon.

Membre de la Fédération des producteurs européens de lait (Emb), l'Apli avait appelé jeudi à une grève européenne pour dénoncer l'effondrement du prix du lait et la dérégulation du marché décidée par Bruxelles. Les éleveurs réclament un prix minimum entre 350 et 400 euros les 1.000 litres, contre 260 à 280 euros actuellement en France.

Des camions de collecte bloqués

Des militants de la Confédération paysanne ont bloqué des camions de collecte, dans le Rhône et la Loire, avec une vingtaine d'interceptions de véhicules appartenant aux industriels Sodiaal et Lactalis, ainsi qu'à l'Union régionale des coopératives laitières. A Rostrenen (Côtes d'Armor), deux camions ont été bloqués par des militants de la Confédération paysanne. "On a décidé le blocage général de la collecte, ainsi de gré ou de force, tous les producteurs sont concernés", a expliqué Jean Cabaret, porte-parole de la Confédération paysanne en Bretagne.

Selon l'Apli, la grève touchait vendredi d'autres pays européens comme l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et l'Italie. En Belgique, des dizaines de producteurs laitiers ont déversé des citernes de lait sur une autoroute et devant l'hôtel de ville de Charleroi, selon les organisateurs.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...