A Cartignies, dans le département du Nord, Karol Bulcke a déversé dans une fosse à lisier le reliquat de production qu'il n'avait pas écoulé plus tôt dans la journée, à titre gratuit, sur les marchés. "A partir de ce soir, le lait n'est plus collecté. On va faire un marché par jour pour le donner, et le reste partira en fosse", a-t-il affirmé à l'Afp.
 A l'automne 2008 déjà, une grève du lait avait été menée notamment en Allemagne et dans le Sud de la France. Mais elle avait alors été peu relayée par les médias. Ici le vidage d'un tank à lait, photo parue sur Web-agri en novembre 2008 dans le cadre de la grève du lait menée par une partie des livreurs à la laiterie Danone de Villecomtal sur Arros (Gers). (© DR) |
Les cinq exploitants du Gaec (groupement agricole d'exploitation en commun) auquel il appartient produisent ensemble environ 1.500 litres de lait par jour. Le lait est collecté par une coopérative qui compte 70 clients, soit de 150 à 200 exploitants.
"La collecte s'effectue sur trois jours, par tiers. Sur cette seule journée de jeudi, le GIE a recensé 15 grévistes", soit 20% de ses clients, a-t-il indiqué.
Lait offert tous les matins avant d'être jeté
Les grévistes ont demandé aux maires des communes environnantes d'informer leurs administrés que le lait serait offert tous les matins à la ferme, puis sur les marchés, avant d'être jeté. "Maintenant il va falloir régler la trésorerie. On va faire la grève des paiements" pour faire face aux charges les plus urgentes, et en particulier l'alimentation des bêtes qui absorbe les deux tiers du budget, selon Karol Bulcke.
La grève a également démarré dans le Pas-de-Calais, selon Christophe Fourdinier, un producteur adhérent de l'Apli qui a installé un panneau à l'entrée de son exploitation pour inciter les automobilistes à s'arrêter faire le plein de lait...
Dès le prochain ramassage
André et Jean-Yves Gallais, producteurs installés au Rheu, près de Rennes, ont eux aussi déversé une partie de leur collecte dans une fosse à lisier, a constaté une journaliste de l'Afp. Une autre productrice de Ploudaniel (Finistère), Sylvie Lamour, a indiqué de son côté que la grève débuterait dès le prochain ramassage, vendredi ou samedi. Cette grève est "individuelle" et "se déroule au jour le jour", dit-elle. "C'est un gâchis phénoménal", admet-elle, en envisageant également des dons de lait à la population.
L'appel à la grève a été lancé jeudi à Paris par l'Apli en présence de syndicats de producteurs européens qui ont exprimé leur solidarité. Les éleveurs réclament un prix minimum entre 350 et 400 euros les 1.000 litres, contre 260 à 280 euros actuellement en France, le pays où le prix est le plus élevé.
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