
Avec 7,6% de surface agricole utile en bio, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) est toujours la première région de France, loin devant la moyenne nationale située à 2%, comme l’annonce l’Agence Bio dans son recensement de l’agriculture biologique française en 2007. Mais l’offre évolue moins vite que la demande…
![]() Des débouchés en filière bio sont ouverts (© Terre-net Média) |
Reste que « cette bonne dynamique de production ne suffit pas pour répondre à la demande, qui s’accroît aussi », souligne la fédération Bio de Provence. « Malgré la crise économique, le marché alimentaire bio français augmente toujours de 10% par an. Par conséquence, de nombreux opérateurs sont à la recherche de produits biologiques » poursuit la fédération.
Manque de production locale
Filière particulièrement concernée : la filière porcine, aujourd’hui en manque de production et qui ne peut satisfaire le marché local, comme l’explique Lionel Rostain, directeur de la boucherie/charcuterie Rostain bio. « Nous avons actuellement besoin de 30 porcs carcasses par semaine. Actuellement, nous travaillons avec un éleveur biologique de Gap qui nous livre 30 porcs carcasses tous les 15 jours. Le reste est fourni par un groupement d’éleveurs de porc bio de l’est de la France. Les porcs ne subissent pas le stress du transport puisqu’ils arrivent en carcasses. Mais nous souhaiterions que 100% de notre porc soit originaire des Hautes Alpes. »Gamme et distribution étoffées
L’entreprise, créée en 1967, travaillait à l’époque avec des éleveurs locaux qui fabriquaient eux-mêmes tous leurs produits. Le virage ‘bio’ a été fait dans les années 70, « pour retrouver une meilleure qualité de viande ».
Le saviez-vous ?Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur fédère les six groupements départementaux d’agriculteurs biologiques de la région. Association créée en 1992, Bio de Provence est l’échelon régional de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB). Son conseil d’administration se compose de dix administrateurs qui sont agriculteurs biologiques.Bio de Provence a pour objectif de promouvoir et de développer l’agriculture biologique, mode de production agricole qui s’attache à préserver les équilibres environnementaux, sociaux, humains et économiques. Pour aller plus loin : lire ici |
Lionel a repris le flambeau familial en 1995. « Face à une demande grandissante, nous avons étoffé notre gamme et diversifié notre réseau de distributeurs. Nous avons commencé par fournir des magasins bio de Gap et ses environs, puis dans toute la France. »
Investissements
Devant ce développement, l’entreprise met en place de nouveaux investissements : en 2000, elle déménage dans de nouveaux locaux et développe son atelier qui passe de 300 à 1000 m². « L’utilisation d’un matériel moderne et mieux adapté nous permet de répondre à la demande, sans modifier la qualité de nos produits. Nous sommes des artisans, et nous avons conservé les mêmes recettes depuis 1967. » Rebelote en 2004, puisque l’atelier s’agrandit encore. « Nous avons également ouvert un magasin, un restaurant bio, et une salle de séminaire fin 2008 » précise le directeur.
Pour accompagner les éleveurs souhaitant rejoindre l’aventure, l’entreprise Rostain bio a mis en place un panel d’outils d’accompagnement. Ainsi, elle propose une étude de faisabilité complète du projet ainsi qu’un appui technique. Bien évidemment, « les éleveurs auront aussi la sécurité du débouché. Nos prix d’achat du porc sont fixes sur l’année. Nous nous inscrivons dans une démarche solidaire, pour que chacun puisse vivre du fruit de son travail » poursuit Lionel Rostain, précisant par ailleurs que l’entreprise est à la recherche « d’un ou de plusieurs éleveurs haut-alpins qui pourraient nous fournir jusqu’à 30 porcs carcasses biologiques tous les 15 jours ».
Forte augmentation en élevage porcinL’élevage porcin biologique a connu une forte augmentation en 2007 avec une hausse de 17% du nombre de truies reproductrices certifiées, dans un contexte de baisse de la production porcine nationale (-4% des effectifs). La progression se retrouve dans la plupart des principales régions productrices : +8% en Pays de la Loire (1429 truies certifiées en 2007), +13% en Bretagne (728 truies), +7% dans le Centre (475 truies). Par contre, une baisse est enregistrée dans le Limousin (3e région productrice avec 478 truies certifiées en 2007). |
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