Etre gestionnaire de trésorerie avant tout

Etre gestionnaire de trésorerie avant tout

Les éleveurs laitiers feront d’autant mieux face aux aléas conjoncturels qu’ils seront en mesure d’établir un prévisionnel de trésorerie pour anticiper leurs besoins en liquidités.


« Ce sont les éleveurs  qui savent gérer leur trésorerie qui
rencontrent le moins de problèmes»
, assure Jean-Paul
Forveille, responsable du marché de l’agriculture du Crédit
mutuel Mabn.  (© Terre-net Média)

En production laitière, être performant est une condition nécessaire mais de moins en moins suffisante pour dégager un revenu et surtout résister à une conjoncture difficile.

La conjoncture actuelle oblige en effet les éleveurs à savoir gérer leur trésorerie afin de passer les caps difficiles (baisse des prix de vente, hausse des coûts de moyens de production) mais aussi, profiter des opportunités qui se présentent (achat d’engrais ou d’aliments bon marché). L’époque des payes de lait régulières fait partie du passé !

Dans ce contexte d’incertitudes, il est du devoir des banquiers d’accompagner à tout moment leurs clients dans des moments difficiles. Mais il est évident qu’ils ne prêteront qu’aux agriculteurs qui ont une bonne perception de leur gestion, qui savent anticiper, et qui demain auront une bonne connaissance de leur coût de production.

Pour gérer dans la durée sa trésorerie, plusieurs outils informatiques sont à la disposition des éleveurs. Faciles d’emploi, ces derniers prévoient mois par mois leurs besoins ou leurs excédents de trésorerie : les montants des recettes, les factures à payer,etc. Le Crédit mutuel propose gratuitement à ses clients des simulateurs appropriés.

Dpa ou Dpi ?

Les Dpa seront préférés aux Dpi car ces dernières ne peuvent être réintroduites au compte de résultat que pour financer des investissements. Or l’époque où on pouvait investir pour réduire ses prélèvements privés est finie ou tout au moins compromise. L’heure est à l’épargne professionnelle fiscalement déductible à laquelle l’éleveur aura recours pour combler des défauts de trésorerie.

Les achats impulsifs d’équipements à des conditions avantageuses qui s’avèrent de nos jours hasardeux et conduisent fatalement, en ces périodes d’incertitudes, à des déficits de trésorerie qui coutent au final très chers à l’éleveur !

Prévoir ses besoins de trésorerie, c’est aussi avoir le réflexe de se constituer une épargne professionnelle. Les déductions pour aléas (Dpa) doivent à ce titre être développées. Elles permettent chaque année de placer une somme d’argent sur un compte bloqué et rémunéré pendant huit années maximum, les sommes épargnées devant être réinjectées dans le 7ème exercice.

Epargne professionnelle

La durée est portée à onze ans pour les exercices clos à compter du 31 décembre 2009, les sommes épargnées devant alors être réinjectées dans le 10ème exercice.

Dans tous les cas, les sommes épargnées ne doivent pas excéder 23.000€ par exercice dans la limite du bénéfice imposable.

Ces sommes déductibles fiscalement sont réintégrées en cas de nécessité, au compte de résultat et au bilan, intérêts perçus compris (ils ne sont pas soumis en tant que tels à la Csg et au Crds).

L’épargne personnelle réinjectée au capital de l’exploitation, des ouvertures de crédit et des prêts de campagne (avance sur les aides Pac à recevoir) restent les trois autres outils les plus courants à la disposition des éleveurs pour restaurer la trésorerie de l’exploitation. Les taux faibles en vigueur limitent le cout de ces deux dernières opérations et les intérêts payés sont passés en charges.

Cet article s’inscrit dans la série Financement des exploitations laitières, installation, modernisation, investissments et difficultés de trésorerie

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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