 Le kilo de porc vaut 17% de moins que l'an dernier. (© Terre-net Média) |
Le kilo de porc valait 1,21 euro lundi, soit presque 17% de moins qu'il y a un an à la même période au marché du porc de Plérin (Côtes d'Armor), la référence au niveau national où les cours sont déterminés deux fois par semaine. Il faut remonter à 2004 pour trouver un prix inférieur en août, à 1,15 euro le kilo.
Les cours du porc sont soumis à une forte saisonnalité sur l'année, atteignant leur plus haut niveau l'été. «Ce qui est incroyable, c'est le décalage entre le prix au consommateur et celui à la production», relève le directeur du marché, Jean-Pierre Joly. Les relevés de prix effectués chaque semaine sous l'égide du ministère de l'Agriculture montrent que les prix payés par le consommateur sont identiques actuellement à ceux de l'été 2008, malgré la chute des cours, souligne-t-il.
L'association de défense des consommateurs, Ufc-Que Choisir, a réclamé début juillet à la grande distribution une baisse moyenne des prix de 8% sur le rôti et les côtes de porc, pointant du doigt les «marges injustifiées» prises par les distributeurs. Du côté des éleveurs, on accuse les industriels, qui transforment la viande, d'exercer une pression sur les cours. «Les industriels sont les premiers responsables car ce sont eux qui traitent directement avec les producteurs», estime la présidente de la section de Loire-Atlantique de la Coordination rurale, Catherine Laillé.
«L'industriel fait pression sur le producteur»
Elle leur reproche de «tirer les prix vers le bas pour amortir les coûts de modernisation de leurs outils». Les industriels interrogés par l'Afp ont refusé de commenter ces déclarations. «L'industriel fait pression sur le producteur car le distributeur fait pression sur l'industriel», tempère pour sa part le directeur du marché de Plérin. La chute des cours s'explique également par des exportations moroses, selon lui. «Nous sommes dans une situation assez paradoxale: les productions américaine et européenne sont en baisse, de l'ordre de 3% à 4%, ce qui aurait dû entraîner des cours beaucoup plus élevés, d'environ 20% à 30%», relève-t-il.
Mais la crise a mis à mal ce schéma théorique. «Le pouvoir d'achat a été terriblement amoindri en Pologne, en Russie ou en Ukraine, par exemple, et on a pu constater une baisse des achats allant jusqu'à 30% à certains endroits», fait-il valoir. Autre raison avancée pour expliquer le repli des ventes à l'étranger: la concurrence des Etats-Unis, du Canada ou du Brésil, où les prix sont inférieurs de 50 à 60 centimes à ceux des pays européens, ce qui limite les débouchés, en Asie par exemple.
Le niveau atteint par les cours devrait néanmoins constituer provisoirement un «point bas» car la rentrée est «traditionnellement l'occasion d'une bonne activité», espère le directeur du marché de Plérin, se disant néanmoins «incapable de prévoir à une plus longue échéance».
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