Pas d'épilogue «avant début 2010», selon son président

Le président du groupe laitier en difficulté Entremont, Christian Mazuray, pense que l'avenir de son entreprise ne sera pas tranché «avant début 2010», et n'exclut pas que l'actionnaire Albert Frère «injecte de l'argent», a-t-il indiqué dans un entretien au Télégramme à paraître mardi.

Deux groupes laitiers, Lactalis et Sodiaal, ont manifesté mi-juillet leur intérêt pour le groupe Entremont Alliance, détenu à 63,5% par le groupe Albert Frère et à 33,5% par la coopérative bretonne Unicopa. «Il y a actuellement trois hypothèses possibles: Sodiaal s'est déclaré, Lactalis doit faire une proposition en septembre, mais il y a aussi la possibilité de continuer seul. Il n'est pas exclu que notre actionnaire majoritaire, la compagnie financière Albert Frère, injecte de l'argent», déclare M. Mazuray. «Quoi qu'il en soit, le dossier de l'avenir d'Entremont Alliance ne trouvera pas son épilogue avant début 2010», ajoute M. Mazuray.

220 € les mille litres

«L'entreprise qui veut reprendre Entremont Alliance doit savoir qu'elle devra assumer des pertes pendant douze mois», précise-t-il. Les difficultés d'Entremont Alliance l'amènent à payer moins cher que les autres industriels laitiers le prix du lait acheté aux producteurs, ce qui suscite la colère de ces derniers. Ceux-ci mettent d'ailleurs la pression sur le gouvernement pour qu'il trouve un repreneur à Entremont.

Interrogé sur le niveau des prix à l'avenir, après le récent refus de la Commission européenne de toute idée de baisse contraignante de la production, M. Mazuray estime que le prix du lait se situera «à un niveau de l'ordre de 220 € les 1.000 litres dans les neuf mois qui viennent, car il n'y aura pas d'amélioration du marché avant juillet 2010, dans le meilleur des cas». «25 à 30% des entreprises ne paient plus le prix recommandé par l'accord interprofessionnel», qui prévoit un prix moyen du lait en 2009 entre 262 et 280 € pour 1.000 litres, a-t-il encore déclaré au quotidien.