«Il y a une demande très forte des laiteries en France. Beaucoup s'engagent sur le lait bio», en proposant des primes intéressantes aux producteurs «et les stages de formation bio font le plein», constate Jérôme Pavie qui travaille pour l'Institut de l'élevage, depuis la Chambre d'agriculture de Basse-Normandie à Caen (Calvados).
En bio, les vaches sont nourries d'aliments non traités chimiquement et ne reçoivent pas d'antibiotiques en préventif. Premier collecteur en France, Lactalis affiche 45 producteurs en conversion bio contre une douzaine il y a un an. Le groupe de Laval qui travaille actuellement avec 267 producteurs bio vise les 100 millions de litres bio collectés annuellement d'ici à deux ans contre 80 millions actuellement.
86 producteurs en cours de conversion
Le groupement de producteurs indépendant Biolait de son côté compte 86 producteurs en conversion qui feront partie de sa collecte à partir du printemps 2011 (la conversion dure deux ans) contre à peine huit l'an dernier.
Cette société basée à Saffré (Loire-atlantique) vise les 65 millions de litres collectés en 2011, contre 41 millions (dont 20% d'import) en 2009 et 39 millions en 2008. Biolait qui travaille avec 232 producteurs a signé un contrat d'importation avec le groupement anglais Omsco, pour obtenir le lait bio qu'elle ne trouve pas encore en France.
 Les importations représentaient environ un quart de la consommation française de lait et produits laitiers bio fin 2008. (© Terre-net média) |
Selon l'Agence bio, le Gie chargé de développer et promouvoir les produits bio, les importations représentaient environ un quart de la consommation française de lait et produits laitiers bio fin 2008. Au total 234 millions de litres de lait bio ont été collectés en France en 2008, ce qui représente 1% de la collecte totale de lait.
En Autriche, le lait bio représente 13% de la collecte, au Danemark 9%, en Allemagne 2%, selon l'Agence bio. La reprise de la production bio fin 2006 a été accélérée par la crise du lait conventionnel depuis l'été 2008.
«Face à la baisse très forte du prix du lait conventionnel, certains producteurs qui n'y pensaient pas forcément avant se demandent si le lait bio n'est pas une façon de s'en sortir», constate Jérôme Pavie.
Le prix moyen du lait bio payé au producteur sur un an tourne autour de 400 € les 1.000 litres contre 300 € pour le lait conventionnel, selon M. Pavie. Quand les prix du lait conventionnels ont chuté, ceux du lait bio sont restés stables ou ont augmenté. Reste à savoir si cette embellie du lait bio est durable. En 2004/2005, plus de la moitié de ce lait n'avait pas trouvé de distributeur bio, selon l'Agence bio. Mais la filière dit depuis s'être organisée et mise sur la croissance de plus en plus ferme de la demande. Selon l'Agence bio, 408 millions d'euros de lait et produits laitiers bio ont été consommés en France en 2008 contre 231 en 2005, soit une augmentation de 76% en trois ans.
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