Dans le premier camp se trouve la confédération syndicale européenne de l'agriculture, Copa-Cogeca, assez proche des thèses de libéralisation du marché défendues par la Commission européenne.
Dans l'autre, une nouvelle organisation beaucoup plus dure qui a émergé avec la crise du lait, le European Milk Board (Emb), fédération des producteurs européens de lait basée en Allemagne, qui coopère avec les mouvements altermondialistes.
Leurs divisions et rivalités empêchent la profession depuis des semaines d'avoir un front uni face aux pouvoirs publics. Elles ont été clairement exposées mardi lors d'une audition devant la commission de l'agriculture du nouveau Parlement européen. L'Emb, par la voix de son président, l'Allemand Romuald Schaber, a réclamé à nouveau une baisse de 5% des quotas laitiers (plafonds autorisés de production) dans l'UE afin de faire remonter les prix, qui ont chuté de 50% depuis fin 2007.
 La Commission refuse toute idée de baisse ou de gel des quotas, appelés à disparaître en 2015. (© Terre-net Média) |
«Le fait est que la demande mondiale recule. C'est la raison pour laquelle il est justifié de retirer provisoirement des quotas du marchés», quitte à encourager les producteurs à le faire volontairement avec des compensations financières, a-t-il dit.
Mais la Commission refuse toute idée de baisse ou de gel des quotas, appelés à disparaître en 2015, date à laquelle les producteurs européens seront libres de produire autant qu'ils le veulent.
Elle compte le réaffirmer mercredi lors de la publication d'un rapport sur le sujet. Position soutenue mercredi devant les eurodéputés par la Copa-Cogeca. «Une baisse de production n'apporterait pas le soulagement dont le secteur a besoin à court terme», a expliqué à l'Afp son secrétaire général Pekka Pesonen, car les quotas actuels ne sont même pas atteints dans certains pays.
Promotion de la consommation du lait
L'organisation demande plutôt une plus grande utilisation des outils existants de soutien aux prix, une promotion de la consommation de lait et davantage de transparence dans la distribution, pour mieux rémunérer les producteurs. Cette position lui vaut d'être sévèrement critiquée par l'Emb. «La Copa-Cogeca est sur la ligne de Bruxelles, elle est contre les quotas, défend les intérêts de l'agro-industrie et veut faire disparaître les petits producteurs», proteste un membre français de l'Emb.
En France, la Copa-Cogeca est représentée par le premier syndicat agricole Fnsea, alors que l'Emb réunit des mouvements dissidents plus radicaux, l'Organisation des producteurs de lait (Opl) et l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli). La Copa-Cogeca se défend en affirmant défendre les intérêts de l'agriculture européenne dans son ensemble et ne pas être otage des revendications du seul secteur laitier.
«L'Emb est une organisation purement sectorielle, c'est toujours plus facile», dit M. Pesonen. Ces divergences suscitent parfois des tensions entre les deux camps lors de manifestations. Ils ont failli ainsi en venir aux mains lors d'un rassemblement sur le lait en juin à Luxembourg. L'Emb prévoit une nouvelle journée de protestation mercredi à Bruxelles, a indiqué l'un de ses représentants.
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