Le Sénat pour des Dpu mobiles des prix stables

Le Sénat pour des Dpu mobiles des prix stables

Jean Bizet , sénateur, (Ump - Manche) a présenté le 23 juin à la commission des affaires européennes du Sénat, présidée par Hubert Haenel (Ump - Haut-Rhin), un rapport sur le prix du lait dans les États de l’Union européenne. Ce document fait quelques propositions pour rendre sécuriser le revenu des éleveurs. Nous reviendrons sur d’autres aspects de ce rapport ultérieurement (comparaison des situations des autres états membres, vente en directe, lait bio, restructuration des exploitations).


La contractualiation maintiendra en position
de faiblesse les producteurs.(© Terre-net Média)
Voici quelques réflexions prospectives conduites dans le rapport du Sénat L’avenir de la production laitière envisagée par le Sénat - Les turbulences du marché du lait .

Le rôle de la commission européenne pour contrer l’effondrement du marché du prix du lait
«Force est de constater que dans l'épreuve provoquée par la baisse du prix du lait, la Commission a pleinement joué son rôle, procédant à des achats répétés, réguliers et à des prix adaptés à la gravité du moment....»

«La Commission a également actionné certains leviers pour accroître les débouchés, tels que les restitutions aux exportations et les programmes d'assistance alimentaire...»

L’avenir des politiques publiques
«L'intervention ne doit donc plus être considérée comme un moyen de retirer des excédents, mais comme un moyen de lisser des prix. Il n'y a plus, il n'y aura plus d'excédent structurel, le marché assure au moins cet avantage. Mais il y a et il y aura toujours une grande volatilité des prix....»

«Dans une Pac raisonnée, l'intervention peut prendre ce rôle économique et social. Une extension des périodes d'intervention et une majoration significative des plafonds d'intervention (30.000 tonnes de beurre – 109.00 tonnes de poudre aujourd'hui) permettrait d'assurer ce rôle régulateur et donnerait un signal sécurisant à une profession déstabilisée et meurtrie...»

Volatilité des prix
«Aux stades atteints, cette volatilité est meurtrière. Meurtrière pour les éleveurs qui ont besoin d'un minimum de stabilité et de visibilité. Comment s'engager dans une production quelconque, dans un investissement, si le prix du produit peut varier du simple au double en un an ? Meurtrière aussi pour le citoyen consommateur. Car, in fine, c'est la sécurité alimentaire des Européens qui est en jeu...»

Pour des Dpu mobiles
«Ce système ne peut se maintenir en l'état et doit être réformé. Il paraît nécessaire d'imaginer un système de Dpu, plus équilibré, plus juste, mieux ciblé sur les secteurs les plus vulnérables, mais aussi modulable en fonction du marché. Est-il pertinent de maintenir des Dpu lorsque les prix flambent ? Ne vaudrait-il pas mieux les utiliser comme des amortisseurs de crise qui viendraient en complément des autres instruments de régulation ?....»

La contractualisation, source de fragilité
«La voie de la contractualisation peut s'avérer délicate à mettre en oeuvre. Néanmoins, la régulation privée entre entreprises de transformation et agriculteurs réunies en organisations de producteurs donnerait un cadre utile à tous. Le mécanisme serait moins rigide que celui des quotas et serait ouvert aux évolutions des prix et de la demande mondiale... »

«Une solution envisagée pour inciter à cette contractualisation serait l'incitation budgétaire. De même que les Dpu actuels sont subordonnées au respect de règles d'écoconditionnalité, on peut imaginer que les  aides du second pilier seraient majorées voire subordonnées à leur tour à la conclusion de contrats laitiers professionnels. Cette hypothèse fragilise toutefois le producteur en le mettant en état d'infériorité puiqsu'il y a davantage besoin d'un contrat pour continuer à bénéficier des aides européennes que l'acheteur...»

Les marges des distributeurs et des transformateurs

«Selon toute vraisemblance, il n'y aurait pas de marges nettes irresponsables sur le prix du lait liquide. Le lait, produit de base, joue un rôle comparable à celui de l'essence aux abords des grandes enseignes. Le lait est donc un produit banal mais au coeur d'une compétition entre grands distributeurs. La concurrence se fait non sur la qualité - le lait est pratiquement le même partout, quelles que soient les marques - mais sur les prix. Les comparaisons sont faciles, immédiates...»
«La question se pose davantage pour les produits à valeur ajoutée puisqu'on peut estimer que les marges prises par les distributeurs sont alors supérieures aux prix payés aux producteurs. La crise affecte la consommation des produits chers (produits frais, fromages...), pas la consommation de lait, plus rigide...»

Evaluer différemment la Pac
«L'une des missions de la prochaine Pac sera de définir des critères d'évaluation qui ne seront pas les seuls crédits budgétaires et les prix les plus compétitifs...»

«Évaluer la Pac appliquée au secteur laitier en prenant en compte sa compétitivité, bien sûr, mais aussi ses performances en termes d'emploi, de cohésion sociale, d'équilibre des territoires, d'harmonie, de solidarité, d'environnement ... Autant de critères complémentaires, mais justes et défendables...»

«Dans cette liste, il faudra faire une place à la biodiversité. Quel est l'apport des élevages laitiers "à la française" ou " à l'irlandaise" ou " à la polonaise" en termes de biodiversité ? Dans ces pays, les vaches sont encore dans les champs, c'est-à-dire vivent dans des espaces ouverts et entretiennent la vie, un foisonnement, un écosystème complet et crucial...»

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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