"Les pouvoirs publics ne nous soutiennent pas et on est obligé de mettre notre personnel au chômage technique à partir de demain (vendredi) matin", a déclaré un porte-parole du deuxième groupe laitier mondial. "C'est une situation dramatique sur le plan commercial et pour l'activité locale car nous sommes dans une zone rurale", a-t-il ajouté. "Nous n'avons pas le choix puisque le lait est une matière périssable et que nous ne pouvons pas stocker les produits, étant donné qu'ils ne peuvent pas sortir de l'usine", a poursuivi le porte-parole du groupe.
Des producteurs de lait du Cantal bloquent depuis lundi l'usine de Riom-ès-Montagne qui fabrique des fromages AOC (Bleu d'Auvergne, Cantal) à partir du lait collecté. Les éleveurs protestent contre la baisse du prix du lait, en dépit d'un accord conclu mercredi à Paris sur le sujet entre agriculteurs et laiteries. Ils réclament des prix plus élevés pour leur lait, mieux valorisé puisqu'il sert à fabriquer du fromage, et invoquent des coûts de production plus importants dans cette zone de moyenne montagne.
La direction avait saisi la justice mercredi. Le tribunal de grande instance (TGI) d'Aurillac avait alors ordonné aux producteurs de libérer l'accès de l'usine, sous peine de pénalités de 300 euros par heure de retard. Dans son ordonnance de référé, le TGI prévoyait par ailleurs un éventuel recours à la force publique. Les syndicats (FDSEA et Jeunes agriculteurs) avaient alors saisi à leur tour la justice pour sommer l'entreprise de collecter le lait. "L'entreprise fait valoir que nous empêchons de collecter le lait alors que ce n'est pas le cas", avait déclaré jeudi matin Chantal Cor, présidente de la section lait de la FDSEA du Cantal, précisant que les éleveurs maintenaient seulement le blocage des produits fabriqués dans l'usine.
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