
Mycoplasma bovis est fréquemment isolé dans les pays producteurs de lait chez les bovins présentant des troubles respiratoires. Présentation et explications, conséquences, lutte et prévention.
Importantes pertes économiques
« En clinique bovine, Mycoplasma mycoides subsp. Mycoides, agent de la péripneumonie contagieuse bovine, est largement étudié vu son impact économique dans les pays en voie de développement, explique Anne Thomas, chercheur dans le département des maladies infectieuses et parasitaires de la faculté de médecine vétérinaire à Liège (Belgique). Dans les pays indemnes, Mycoplasma bovis représente l’espèce la plus pathogène et est responsable de pertes économiques élevées dans les élevages bovins. Cette espèce pathogène est associée à des bronchopneumonies, mammites, infections génitales et arthrites chez les bovins de tous âges. » À noter que l’on retrouve toutefois les arthrites principalement chez les veaux.Peu d'info sur M. bovis...
Par ailleurs, les vaches atteintes d’une mammite à mycoplasmes peuvent également développer de l’arthrite (le plus souvent au genou) avec une enflure marquée et de la douleur au niveau de l’articulation atteinte. Les connaissances actuelles restent quand même limitées et peuvent se résumer en quelques points.
• Le mycoplasme M. bovis ne possède pas de structure d’attachement particulière.
• Il est capable d’interagir avec les neutrophiles et les lymphocytes.
• Il envahit l’épithélium respiratoire.
• Il est capable d’adhérer aux cellules embryonnaires pulmonaires bovines.
Rarement seul
Le phytoplasme aime la compagnie : il est souvent retrouvé en présence de pasteurelles et autres virus respiratoires bovin. Ces affections respiratoires sont souvent plurifactorielles et elles sont causées par des interactions entre des virus, des Mycoplasmes et des bactéries… d’où la difficulté d’établir un diagnostic ou une prophylaxie précis ! « En outre, en raison de la fréquence élevée des souches multi-résistantes, il est primordial d'optimaliser la prophylaxie soit par un vaccin soit par le respect des règles d'hygiène et de gestion des troupeaux. »
![]() Il n'existe aucun traitement vraiment efficace. (© Terre-net Média) |
Pas de traitement efficace
Plus facile à dire qu’à faire ! En effet, le traitement de cette infection se révèle difficile voire inefficace (aucun vaccin n’a réellement fait ses preuves) comme l’explique la note technique diffusée en juillet dernier par le Centre québécois d’inspection des aliments et de santé animale (Cqiasa), l’Institut national de santé animale (Insa) et le réseau d’alerte et d’information zoosanitaire (lire ici) : « Il n’existe aucun traitement réellement efficace pour soigner les mammites à mycoplasmes. Le traitement des pneumonies et des arthrites attribuables à M. bovis repose sur l’administration d’antibiotiques. Néanmoins, la réponse au traitement est généralement limitée et décevante ».Attention à l’introduction d’animaux extérieur
La solution passe donc par la prévention et la prophylaxie qui demeurent des éléments-clé dans la lutte contre l’apparition de M. bovis dans le cheptel. Dans ce cadre, la première attention doit être portée sur la prévention au moment de l’introduction de nouveaux animaux dans un troupeau.
En effet, l’achat d’animaux infectés constitue la principale voie d’entrée de M. bovis dans un troupeau. « Dans le cas des mammites, le phytoplasme pénètre dans la glande mammaire par voie ascendante par le sphincter. La contamination se fait donc de vache à vache, principalement au moment de la traite, et elle est causée par du matériel contaminé ou par les mains des trayeurs. Les veaux sont dans la plupart des cas infectés par du lait contaminé » détaille la note d’alerte.
Une synthèse des connaissances actuelles de la maladie a été faite par la faculté de médecine vétérinaire de Liège (lire ici).
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