Les producteurs de lait ont renforçé lundi leur mobilisation, bloquant de nombreuses laiteries dans toute la France pour protester contre l'effondrement des prix du lait et faire pression sur les ministres européens de l'Agriculture, réunis à Bruxelles.
Quelque 12.600 producteurs de lait bloquaient les accès de 92 laiteries, selon un bilan publié dans l'après-midi par la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (Fnsea), à l'origine de cette nouvelle journée d'actions, la deuxième en moins d'une semaine. Selon le syndicat, la mobilisation est plus importante que mardi dernier. Toutes les régions sont concernées, y compris Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur) qui a rejoint le mouvement dans la journée.
L'objectif est "de montrer que la pression ne se relâche pas"
Les producteurs dénoncent une chute de 30% des prix en avril par rapport à l'an dernier. Ils réclament un prix de 305 euros les mille litres, contre environ 210 euros actuellement. L'objectif est "de montrer que la pression ne se relâche pas", a déclaré à l'Afp Jean-Michel Lemétayer, président de la Fnsea. Il appelle à l'organisation rapide de négociations "dans un cadre national".
Le gouvernement a nommé mardi dernier deux médiateurs qui ont 15 jours pour faire des propositions. Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a à nouveau appelé les différents acteurs "à renouer le dialogue", dans un communiqué. "Sur le terrain les producteurs sont excédés", a poursuivi le patron de la Fnsea. Selon lui, les éleveurs veulent connaître "rapidement" le prix qui leur sera payé pour le lait collecté en mai et juin et, à plus long terme, le système qui prévaudra pour la fixation des prix.
"J'espère que l'on va très vite revenir à un débat européen sur le dossier laitier"
Jusqu'en 2008, les négociations sur les prix se déroulaient au sein de l'interprofession qui émettait une "recommandation nationale". Mais la Dgccrf a interdit cette pratique et aucun nouveau système n'a encore été trouvé. Les producteurs veulent aussi faire pression sur les ministres européens de l'Agriculture, réunis à Bruxelles. Plusieurs centaines d'éleveurs européens ont manifesté dans la capitale belge, répondant à l'appel de l'European milk board, le syndicat européen de la profession.
"J'espère que l'on va très vite revenir à un débat européen sur le dossier laitier", a déclaré M. Lemétayer en souhaitant que les ministres fassent "comprendre à la Commission européenne que la situation est intenable pour les producteurs". Pour l'instant la France et l'Allemagne, qui ont des positions proches sur le dossier, ne semblent guère entendues. La Commission européenne a rejeté l'idée de renoncer à la levée progressive des quotas de production laitière dans l'UE, programmée pour 2014-2015. En France, la mobilisation était forte dans l'Ouest, première région laitière où "à peu près tous les sites de transformation" ont été bloqués.
Rare moment de tension, des producteurs du sud-ouest ont saccagé le rayon produits laitiers d'un supermarché de Montauban et tenté d'entrer dans le Pôle emploi de Rodez avec une vache. En Rhône-Alpes, les accès à la quasi-totalité des laiteries étaient bloqués, dont celle de Danone à Saint-Just-Chaleyssin (Isère), l'une des plus importantes d'Europe. Dans le nord aussi des grands groupes et coopératives étaient bloqués (Lactalis, Candia-Yoplait, Danone et Bongrain). Dans l'est, en Haute-Saône, les agriculteurs ont bloqué les sites de Lactalis à Loulans et de Entremont à Port-sur-Saône.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026